Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le loup attaque encore son troupeau : il est excédé

Malgré tous les moyens de protection mis en place, onze agneaux et brebis du troupeau de Christian Menut ont été égorgés dans la nuit de mercredi à jeudi. L’éleveur est à bout de nerfs.

- JO. B.

Le loup avait déjà attaqué son troupeau en décembre dernier, à La Verdière. L’éleveur Christian Menut en est de nouveau la victime. Cette fois, c’est sa bergerie de Ginasservi­s, pourtant proche de la route départemen­tale, qui a été visée. Dans cette bergerie, tous les moyens de protection ont été mis en place, sans compter les patous, toujours aux aguets. Las, onze agneaux et brebis ont été égorgés dont une entièremen­t « consommée », ce qui porte à plus de 135 le nombre de bêtes mortes depuis début décembre. Un sinistre considérab­le, une fois de plus, sans compter les dégâts collatérau­x. La brebis morte, l’agneau ne tète plus et dépérit. L’agneau mort, la mère ne peut plus allaiter, son lait tourne dans ses mamelles engorgées. À terme elle ne pourra plus jamais donner son lait, ou mourra.

Une bergère face au loup

Le bilan psychologi­que est également lourd pour les humains. Un berger est parti. Une bergère s’est trouvée nez à nez avec le loup, portant dans sa gueule une brebis égorgée. Elle ne veut plus aller dans la colline. L’autre bergère n’est pas rassurée, après les deux attaques de la bergerie. « Notre travail, c’est notre passion, ce n’est pas de voir nos moutons tués et de ramasser les cadavres », se désole Christian Menut. Une brigade loup a été mandatée par le préfet sur La Verdière (elle repart ce jeudi soir). Pas un loup n’aurait été prélevé. « C’est à croire que le loup a compris qu’il devait changer de lieu. »

Guillaume Menut, le fils de Christian, use d’une image pour bien faire comprendre son désarroi : « C’est comme si on construisa­it un mur, sans cesse démoli, et que l’on doive le reconstrui­re. Sauf qu’ici ce sont des êtres vivants. »

Christian, accablé, va demander un rendez-vous au préfet. «Les politiques prendront-ils un jour conscience du problème ? C’est notre source de revenus qui disparaît. »

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Notre travail, ce n’est pas de ramasser les cadavres.”

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(Photo Jo. B.) Christian Menut a, encore, trouvé ses bêtes égorgées.

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