Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

L’année où j’ai pris la grosse tête !

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Depuis le temps que je les harcelais, que je leur cassais les pieds avec mes questions, mes sousentend­us fielleux. Il fallait bien qu’ils se vengent un peu de cette chieuse de journalist­e que j’étais depuis  ! Le thème de l’année  tendit à mes amis carnavalie­rs une occasion sur un plateau... télé. « Roi des médias ». Sujet qui germa dans l’esprit du maire en janvier , après l’attentat de Charlie Hebdo. Gros plan sur une presse dans tous ses états. Avec tous ses éclats. Les bons comme les mauvais. Avec comme rédac-chef, un roi géant informe. Qui informe. Un difforme qui déforme. Avec sa clique de reporters, communican­ts, sa presse people, ses réseaux sociaux, ses ficanasser­ies... Et sa tête de Turc : moi. La chose fut vite négociée, un jour, au hangar des carnavalie­rs. Jean-Pierre Povigna me livra ce scoop : « Toi, cette année, tu es sur le char du roi. Tu es d’accord au moins ? »

Évidemment que j’étais d’accord. Comment refuser un tel honneur ? Deux petites photos au téléphone portable ethop!

Emballée la rédactrice de Nice-Matin. Je découvris mon double le jour de la conférence de presse. Le char royal était dans la rue Richelmi. Je trônais sur une des pompes du monarque. Une tête de (Photo Jean-François Ottonello)

 mètre de hauteur sur un corps de , mètres.

Avec ma frange, mes yeux, mon nez, mes rides d’expression, ma doudoune, mon calepin, mon stylo. Moi. En mieux. Même pas caricaturé­e. Je faillis tomber raide. Envie de pleurer de joie et d’orgueil. Durant  jours, j’ai ouvert chaque corso avant la vraie reine. Plaisir immense. Ego flatté. Forcément, ce carnaval-là fit la Une de mon coeur. Comme jamais. À jamais...

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Mon double et moi. C’était en février .

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