Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Crise, finances, résultats sportifs... Le président du RCT n’esquive rien
Deux jours après avoir été lourdement condamné, l’ex-président de la République est apparu, hier soir sur TF1, toujours aussi combatif
L’ancien président Nicolas Sarkozy, condamné, lundi, à trois ans de prison, dont un an ferme, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des « écoutes » – une décision dont il va faire appel – était l’invité, hier, du JT de 20-H de TF1. Une intervention qui fait suite à sa longue interview publiée dans Le Figaro de mardi.
« Pour que la vérité triomphe »
Toujours aussi combatif, persuadé d’être « victime d’une injustice », l’ancien chef de l’Etat affirme haut et fort : « Je ne baisserai pas la tête » et jure qu’il se battra « jusqu’au bout pour que la vérité triomphe ». Interrogé sur le contenu du dossier des écoutes, Nicolas Sarkozy répond : « Ils n’ont rien trouvé, il n’y a rien à trouver. » Puis, remonté comme un coucou, il déroule son argumentaire : « En 2021, on peut donc condamner un homme, après sept ans d’enquêtes dans tous (Photo Frantz Bouton) les sens, avec deux commissions rogatoires internationales, sans l’ombre d’une preuve, déclare-t-il. On me condamne à trois ans de prison parce qu’on me prête une intention d’avoir voulu rendre service à l’ami d’un ami, tout en reconnaissant que je ne l’ai pas fait. Tout ça, en écoutant 4 500 de mes dernières conversations téléphoniques, en les découpant avec des ciseaux, en les mettant bout à bout, on me condamne », dénonce l’ex-Président.
« Pacte de corruption »
S’agissant du « pacte de corruption », Nicolas Sarkozy, pugnace, lance : « Dans une affaire de corruption, les mots sont forts, où il n’y a pas un centime, pas un, où il n’y a pas eu un avantage pour personne, où il n’y a pas de victime, où il n’y a pas de trouble à l’ordre public, on mobilise le tribunal correctionnel trois semaines durant. Pas une salle d’audience, trois salles d’audience. Cent quarante journalistes », souligne-t-il.
Condamné « pour une intention »
Selon lui, « il n’y a aucun faisceau d’indices » et on l’a condamné « pour une intention », c’est-à-dire « de faire une démarche en échange de renseignements ». Mais, affirme-t-il, « je n’ai pas fait la démarche, il n’a pas eu son poste et je n’ai pas eu la décision que j’attendais ».
Invité, à la fin de l’interview, à donner son avis sur une éventuelle dissolution du Parquet national financier, Nicolas Sarkozy est prudent : « Je n’ai pas eu de mots durs à l’endroit d’une institution que je respecte. »
Puis il exprime son opinion sur l’impartialité des juges : « Je sais faire la différence entre le comportement de certains et une institution. Je n’ai jamais parlé de justice politique et je n’en parlerai jamais. D’ailleurs, si je ne faisais pas confiance à l’immense majorité des magistrats, dont je sais qu’ils sont honnêtes et impartiaux, je n’aurais pas fait appel. Mais il y a des règles, il n’y a aucune raison que ces règles soient bafouées pour la seule raison qu’il s’agisse de moi. »