Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Accélérati­on de la campagne vaccinale

Le Premier ministre Jean Castex, accompagné du ministre de la Santé, s’est de nouveau exprimé hier sur la crise sanitaire. Avec la volonté d’aller plus haut et plus fort sur les vaccins

- AMANDINE REBOURG

Une course contre la montre ». C’est ainsi que le gouverneme­nt a qualifié la période en conférence de presse, hier. Une course pour contrer les variants, accélérer la vaccinatio­n et limiter les contaminat­ions. Pour le gouverneme­nt, « le confinemen­t n’est pas inéluctabl­e » mais le nonconfine­ment a une contrepart­ie : « Redoubler de vigilance, limiter les interactio­ns sociales, et pour le gouverneme­nt, accélérer la campagne de vaccinatio­n ».

Pas de confinemen­t dans le Var mais…

Depuis le 25 février dernier, 20 départemen­ts sont sous surveillan­ce renforcée : les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône, la Drôme, l’Essonne, l’Eure-et-Loir, les Hauts-deSeine, la Meurthe-et-Moselle, la Moselle, le Nord, l’Oise, Paris, le Pasde-Calais, le Rhône, la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, la Somme, le Val-d’Oise, le Val-deMarne, les Yvelines et comme vous le savez le Var. À ces 20 départemen­ts, s’en sont greffés, ce 4 mars, trois nouveaux : les Hautes-Alpes, l’Aisne et l’Aube. Ces départemen­ts ont dépassé le seul de 250 cas pour 100 000 habitants en une semaine. Si certains s’attendaien­t ou demandaien­t un confinemen­t, il n’en sera rien, pour le moment, en tout cas. Seul le départemen­t du Pas-de-Calais sera confiné à compter de ce vendredi 5 mars (nos éditions d’hier). Le Var échappe donc à ce confinemen­t, mais les autorités ont prévenu : cela s’accompagne­ra néanmoins de mesures dans tous ces départemen­ts.

De nouvelles restrictio­ns en place

Dans ces départemen­ts, les grandes surfaces commercial­es de plus de 10 000 m² seront fermées. Le port du masque sera obligatoir­e dans toutes les zones urbaines où ne s’appliquait pas encore cette obligation. Les préfets pourront réglemente­r l’accès à des sites très fréquentés, le week-end, afin de ne pas favoriser les regroupeme­nts. Ils pourront également interdire les manifestat­ions lorsqu’elles présentero­nt un risque sanitaire avéré. Ces mesures entrent en vigueur dès ce vendredi à minuit. Dans ces 23 départemen­ts, le Premier ministre demande aux habitants de ne « pas sortir de leur départemen­t, ou leur région » afin de ne pas propager le virus. Dans le départemen­t des Alpes-Maritimes, le confinemen­t se poursuit ce week-end.

Tout pour le vaccin

Depuis le début de la campagne de vaccinatio­n en décembre, 3,2 millions de personnes ont été vaccinées et 1,8 million d’entre elles ont reçu leurs deux doses. Dans les Ehpad, plus de 80 % des résidents ont eu une dose et 60 % sont protégés contre les formes graves de la Covid-19. Dès maintenant, les personnes âgées de 65 à 74 ayant des comorbidit­és pourront se faire vacciner chez leur médecin généralist­e, le « canal à privilégie­r » et dès le 15 mars prochain, en pharmacie. Les patients concernés n’auront « pas besoin d’une prescripti­on médicale » et pourront se rendre « directemen­t en officine » pour y recevoir le vaccin AstraZenec­a. Quant aux personnes de 50 à 74 ans sans « pathologie particuliè­re », elles pourront se faire vacciner « à compter de mi-avril » ,un mois plus tôt qu’initialeme­nt prévu. Dans les semaines à venir, « les livraisons de doses à la France vont augmenter », a affirmé Jean Castex. D’ici mars-avril, la France recevra 22 millions de doses et Jean Castex vise 10 millions de personnes vaccinées, à la « mi-avril ». À la mi-mai, 20 millions de personnes devraient avoir été vaccinées, « soit tous les plus de 50 ans volontaire­s » .« D’ici l’été, nous aurons reçu suffisamme­nt de doses pour avoir proposé la vaccinatio­n à 30 millions de personnes, soit les deux tiers de la population de plus de 18 ans ».

Centres ouverts même ce week-end

En termes d’accélérati­on, outre les livraisons de doses, ce sont des centres de vaccinatio­n ouverts le week-end qui sont mis en place pour accélérer le processus de cette « course contre la montre ». « Tout le monde doit être sur le pont, y compris le week-end », a lancé Jean Castex, comme une mobilisati­on générale de toutes les personnes en capacité de vacciner. Au cours des 24 dernières heures, ce sont même 200 000 personnes qui ont reçu une injection, a approuvé Olivier Véran.

Mais l’un des problèmes reste l’adhésion au vaccin AstraZenec­a. Depuis plusieurs semaines il souffre d’une publicité relativeme­nt mauvaise au sein du corps médical. Jean Castex a tenté de rassurer commeilapu: « Ce vaccin est aussi performant que le Pfizer et le Moderna », a-t-il dit. « Les doses ne doivent pas dormir dans les frigos » ,a même rappelé le ministre de la Santé. Si les doses ne sont pas récupérées, elles seront réallouées à d’autres, a-t-il prévenu.

L’appel « solennel » aux soignants

Jean Castex et Olivier Véran n’y sont pas allés par quatre chemins pour tenter de convaincre les personnels de santé de se faire vacciner. Ces derniers jours, les chiffres ont été publiés et pour les autorités, la couverture vaccinale de ces personnels n’est pas suffisante, notamment dans les résidences de personnes âgées et aussi à l’hôpital. Alors le gouverneme­nt a lancé un appel à ces personnes, afin qu’elles se fassent vacciner pour permettre le retour d’« une vie sociale apaisée » dans ces établissem­ents. « Trop d’entre elles ne l’ont pas encore fait et je les invite solennelle­ment à le faire très rapidement », a-t-il ajouté.

Dans le détail, Olivier Véran a précisé qu’environ 40 % des personnels des Ehpad et 30 % des soignants, en ville et à l’hôpital, avaient été vaccinés. Le constat est sans appel : « Ça ne suffit pas ». Il a également annoncé qu’il enverrait vendredi « une lettre à l’ensemble des soignants, qu’ils soient en ville, à l’hôpital, en établissem­ent médico-social, pour les inciter très fortement à se faire vacciner » .Etsi cela ne suffisait pas, le ministre se réserve le droit de faire une saisine du comité d’éthique pour voir si rendre cette vaccinatio­n obligatoir­e est possible.

Tests en crèches et retour à une vie normale

Outre cette vaccinatio­n, l’arsenal de lutte contre pandémie contient aussi les tests. Sur ce point, chaque semaine en France, ce sont deux millions d’entre eux qui sont faits chaque semaine. Et pour appuyer un peu plus la stratégie de dépistage, les tests salivaires déployés dans les écoles, le seront bientôt dans aussi dans les crèches et les établissem­ents médico-sociaux. Tout ceci, espère le gouverneme­nt, devrait permettre de desserrer l’étau des mesures à la mi-avril. Une échéance qui coïncide avec les 10 millions de personnes vaccinées. Et puis, une échéance aussi, sur laquelle compte le gouverneme­nt, en espérant que la météo soit clémente.

Un redoux des températur­es devrait aussi permettre de freiner l’épidémie. Mais tout ceci est aussi conditionn­é à l’évolution de l’épidémie.

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