Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Échouement de l’Ipsum : une si longue attente !
Près de deux ans pour enlever l’épave d’un bateau, pourtant situé à portée de pelleteuse !
Eric Lefebvre, directeur adjoint de la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) du Var, n’a pas attendu que la question lui soit posée pour expliquer un tel délai. « Nous sommes dans un État de droit. Par conséquent, on n’enlève pas un bateau qui s’échoue comme ça. C’est de la responsabilité du propriétaire, ou de son assurance », a-t-il déclaré en préambule, avant de détailler le processus juridique engagé par ses services.
Une facture proche des euros
« Deux mises en demeure ont été adressées au propriétaire du yacht Ipsum. La première, dès le 9 mai 2019, au titre de l’urgence. Mais le propriétaire, qui visiblement n’avait pas les moyens, n’a rien fait. Finalement, le préfet maritime a dû prendre une décision de déchéance de propriété », explique Eric Lefebvre.
L’aspect financier n’est pas à négliger non plus. C’est que le chantier de démantèlement du yacht Ipsum auncoût:« Près de 130 000 euros pour la tranche ferme du marché », auxquels pourraient s’ajouter 15 000 euros si l’on découvre des déchets amiantés à bord.
Et le directeur adjoint de la DDTM n’en fait pas mystère : « On n’avait pas les sous. Le financement n’a été trouvé qu’en mars 2020 après l’intervention de la députée varoise Sereine Mauborgne ».
C’est d’ailleurs encore pour une question d’argent que le premier appel d’offres est resté infructueux. « Les entreprises qui y avaient répondu étaient trop chères. Il a donc fallu relancer un marché, attribué cette fois à la société Géotrade », confie le numéro 2 de la DDTM.
Si on ajoute à cela les contraintes sanitaires liées à la Covid-19 et la période estivale où il est difficile d’intervenir à Saint-Tropez, on arrive aux 22 mois d’attente.