Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le RCT bat le Racing au bout du suspense
À défaut d’avoir été flamboyants, les Rouge et Noir, portés par la science du jeu de Serin, le pied de Louis Carbonel et une solidarité sans faille, ont réussi à faire chuter l’ogre francilien. Ouf.
Si les Varois avaient déjà la pression avant même le coup d’envoi de cette 18e journée de Top 14, la victoire de Lyon à Bayonne et même les autres résultats du jour ne pouvaient pas détendre l’atmosphère avant que M. Brousset ne libère les deux équipes hier soir.
Désormais talonné au classement, le RCT se devait de reprendre un peu d’altitude, pour éviter une humiliante troisième défaite consécutive à domicile et surtout renouer avec une dynamique positive avant d’entrer dans la dernière ligne droite du Top 14. C’est chose faite, et même bien faite compte tenu des moyens toulonnais du moment.
Inhibés par ce contexte, les Rouge et Noir avaient d’abord un peu de mal à entrer dans leur match, laissant l’initiative du jeu aux Franciliens. Et ceux-ci qui n’en demandaient pas tant, se faisaient un plaisir de manoeuvrer dans le camp varois, jusqu’à inscrire logiquement un essai par Vakatawa
sur leur première séquence d’envergure. Heureusement, dans le même temps, Iribaren laissaient filer 5 points au pied... Cette réussite avait le don de réveiller les Varois qui réagissaient enfin sous l’impulsion de Baptiste Serin. Et, ce dernier, qui venait de jouer vite une pénalité à la main aux 22 m ciel et blanc, envoyait directement la fusée Villière à l’égalisation (5-5, puis 7-5, 12e).
Étant donné la valeur de l’adversaire, on pressentait déjà qu’il faudrait tout – et même peut-être un peu plus – pour rivaliser jusqu’au bout. Aussi pouvait-on se réjouir de voir ensuite la défense toulonnaise s’arc-bouter sur sa ligne avec succès pendant que Carbonel exploitait les miettes à disposition pour donner un vrai avantage aux siens (13-5, 34e). Courageux, solidaires et réalistes, les Toulonnais tournaient ainsi à 13-8 à la pause malgré un déficit de possession et même quelques difficultés en mêlée fermée ou Setiano avait du mal à se faire entendre par Ben Arous.
Fin de match haletante
Heureusement, la touche toulonnaise organisée autour de Rebbadj et Lakafia gagnait ses ballons et personne ne voulait lâcher à l’image de Nonu, omniprésent au plaquage au milieu du terrain. À la reprise, alors que le Racing semblait vouloir reprendre le match en main, les Varois se montraient encore très pragmatiques. Et Louis Carbonel, en deux temps (46e et 49e) leur donnait un avantage un peu plus conséquent grâce à deux pénalités dont une tentée de 50 m (19-8). Vexés, les hommes de Laurent Travers redonnaient alors un sérieux coup de collier et ne tardaient pas à être récompensés. Alors que Nonu venait de reprendre in extremis Chavancy sur l’aile, la mêlée du Racing envoyait Bernard Le Roux en coin, à l’essai (19-15, 53e) et remettait la pression sur Toulon. Mais les hommes de Collazo ne s’affolaient pas et parvenaient même à arracher une nouvelle pénalité (22-15, 63e) qui faisait grandir l’espoir côté toulonnais. Hélas, Machenaud répliquait alors par deux fois (2221, 70e) et l’on se dirigeait comme pressenti vers une fin de match haletante. Toulon, bousculé mais toujours vivant allait-il trouver les ressources pour tenir le match jusqu’au bout ? Une mêlée redevenue conquérante au bon moment offrait de nouveau l’opportunité d’une pénalité à Louis Carbonel et le jeune international inscrivait ses 18, 19 et 20es points de la soirée (2521, 75e). Ne restait alors plus qu’à s’accrocher, ce que faisaient parfaitement les Rouge et Noir, finalement libérés sur un ultime ballon gratté par Rebbadj.