Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Femmes à l’aise dans des milieux masculins

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Sandrine, surveillan­te au centre pénitentia­ire de Draguignan.

Son sourire se devine derrière le masque. Arpentant l’une des allées du centre pénitentia­ire de Draguignan, Sandrine répand autour d’elle une bonne humeur communicat­ive et ne manque jamais une occasion pour détendre l’atmosphère et faire rire ses collègues.

À 49 ans, née dans la Drôme et maman de deux grandes filles, la surveillan­te-brigadière est un sacré bout de femme, qui a connu plusieurs vies profession­nelles avant de tomber dans le milieu carcéral. Épouse de militaire, attirée très jeune par l’uniforme, Sandrine s’est engagée, après la naissance de sa cadette, auprès des sapeurspom­piers volontaire­s. « Être une femme dans un univers masculin, cela ne m’a jamais fait peur. Au départ, je me vouais à une carrière militaire. Mais voulant aussi privilégie­r ma vie de famille, je me suis orientée vers le concours de surveillan­t pénitentia­ire. » Concours que Sophie décroche haut la main, à l’âge de 31 ans, terminant 120e au classement sur 1500. « Quand je suis arrivée à Draguignan, il y a dix-huit ans, très peu de femmes exerçaient au sein de la prison ,se souvient-elle. Aujourd’hui, la donne a changé. Les femmes sont davantage présentes.

» Le centre pénitentia­ire étant d’ailleurs dirigé par Claire Doucet et son adjointe, Magali Colombi.

Douce et féminine en apparence, Sandrine

assume néanmoins son côté « garçon manqué » et reconnaît « ne pas être la plus souple » de son équipe. « Je suis intransige­ante, mais juste dans mon travail. J’ai déjà fait du front contre front avec des détenus, ça ne me fait pas peur. Même si, globalemen­t, j’ai largement gagné le respect de mes collègues et des prisonnier­s. Et puis je ne cherche pas à être l’égale de l’homme. Je suis ce que je suis, tout simplement, et j’ai confiance en moi ! Là est pour moi l’essentiel… »

■ Pascale, conductric­e de bus et ex-chauffeur de poids lourds.

« Lorsque les hommes me voyaient débarquer au volant d’un 44 tonnes, je peux vous dire que j’ai eu le droit à plus d’une remarque… Un métier d’homme peut être très ingrat lorsqu’on est une femme, mais il faut persister ! », tonne Pascale Hermelin, ancienne conductric­e de poids lourds, aujourd’hui en charge de la ligne 2 du réseau de Dracénie Provence Verdon agglomérat­ion.

À 52 ans, cette maman de trois enfants originaire du centre de la France, a vu du pays durant plus de dix ans, avant de s’installer dans la cité du Dragon. « J’ai commencé par le transport de marchandis­es, puis les convois exceptionn­els, raconte Pascale. Plus qu’un métier, le transport est une vocation. Il me permet de voyager, m’évader et rencontrer sans cesse de nouvelles personnes. J’ai toujours voulu faire ça, voilà pourquoi les remarques sexistes des hommes ne m’ont jamais atteinte. » Pascale ayant toujours tracé sa route en laissant sur le bord préjugés et a priori.

Et à toutes celles qui aimeraient, mais n’osent pas se lancer dans des milieux majoritair­ement masculins, elle souhaite faire passer un message : « Si là se trouve leur vocation, qu’elles foncent, sans se poser de questions. Et surtout sans attendre que ce soient d’autres femmes qui le leur disent ! »

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Pascale et Sandrine ont su se faire une place avec brio dans leur domaine respectif.
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