Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sophie Vives fait tourner le ballon rond dracénois

À l’occasion de la Journée des droits de la femme, rencontre avec des Dracénoise­s qui évoluent dans des milieux masculins. À l’instar de Sophie Vives, coach sportif au Sporting club Draguignan.

- CARINE BEKKACHE cbekkache@nicematin.fr

Dans l’enceinte du stade Raoul-Brulat, une silhouette féminine arrive au loin. Ballon à la main, Sophie Vives se rapproche puis lance, tout sourire : « Bienvenue dans mon univers ! »

Le regard est pétillant. La voix, douce et posée.

À 24 ans, cette ancienne joueuse de l’OGC Nice, devenue coach au Sporting club Draguignan, s’épanouit pleinement sur son terrain de jeu favori. Avec fierté et sans jamais avoir peur des “étiquettes”. « Lorsque j’habitais encore chez mes parents, à Puget-Théniers, je passais mes week-ends à enchaîner les matchs avec mes frères et mon papa, confie la jeune femme. Mais là-bas, les filles n’ont pas la culture foot et ont plutôt l’habitude de regarder les garçons jouer. Je ne me suis lancée que bien plus tard, à l’âge de 17 ans, lorsque j’ai passé mon brevet profession­nel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport à Nice. »

« Être une femme n’a jamais été un handicap »

Une fois son sésame en poche, Sophie rejoint ainsi les bancs de l’OGC Nice, et y chausse ses premiers crampons, cinq années durant, avant d’intégrer l’équipe féminine de l’AS Monaco, puis le Sporting club Draguignan au cours de l’année 2018. « Après une première saison, je me suis décidée à passer le brevet de moniteur de football », livre la coach, qui gère aujourd’hui l’encadremen­t de la classe à horaires aménagés, les entraîneme­nts du groupe des U18 féminines ainsi que ceux de l’école de foot.

Aux yeux de Sophie, être une femme dans ce milieu majoritair­ement masculin, « n’a jamais été un handicap ». Au contraire.

« Je dois dire que j’ai été bien intégrée dès mon arrivée, reconnaît la Niçoise. Je n’ai pas de eu de problème particulie­r même si je ne suis pas toujours pas la bienvenue aux soirées “entre mecs” organisées après les matchs ! [rires] Certains m’ont aussi taquinée en me disant que j’avais obtenu mon diplôme parce que j’étais une fille, mais j’en (Photos Adeline Lebel et Ca. B.) rigole. Je ne retiens que le positif et je laisse le négatif de côté. »

« Filles et garçons ont beaucoup à s’apporter »

Sophie préférant se concentrer sur l’essentiel : « Le club se développe de plus en plus niveau féminin. Deux éducatrice­s viennent d’être formées et, bien que tout fonctionne au ralenti pour le moment, je fourmille d’idées et j’ai de beaux projets que j’aimerais concrétise­r à l’avenir. »

Parmi eux : la mise en place d’entraîneme­nts mixtes. « Car ce n’est pas encore évident, mais les filles et les garçons peuvent s’apporter beaucoup sur un terrain de foot, explique Sophie. Les premières réfléchiss­ent davantage et cherchent à comprendre pourquoi on leur propose ceci ou cela durant une séance, alors que les garçons sont plus physiques, dans l’action. »

Sophie insiste, un sourire au coin des lèvres : « Dans ce milieu, comme partout ailleurs, on s’enrichit toujours et auprès de tout le monde. Et si les femmes ont à apprendre des hommes, l’inverse est vrai. Les hommes ont aussi à apprendre des femmes. Qu’elles se trouvent sur le terrain ou derrière la ligne de démarcatio­n… »

 ??  ?? « Sur le terrain, je suis très exigeante, parfois trop. Mais je crie très rarement, reconnaît Sophie. Je préfère échanger, expliquer et questionne­r les joueuses et joueurs pour que tous comprennen­t leurs échecs, mais aussi leurs réussites. Mon coaching passe par là. »
« Sur le terrain, je suis très exigeante, parfois trop. Mais je crie très rarement, reconnaît Sophie. Je préfère échanger, expliquer et questionne­r les joueuses et joueurs pour que tous comprennen­t leurs échecs, mais aussi leurs réussites. Mon coaching passe par là. »

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