Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Place René-Cassin, les femmes en mouvement
La Journée internationale des droits des femmes a donné lieu, hier, à plusieurs prises de parole pour réclamer, entre autres, la fin de la précarité, du harcèlement et des inégalités de salaires.
Des écharpes mauves pour rappeler la couleur des coups. Des masques rouges pour afficher leur détermination. Des pancartes jaunes pour mettre en lumière leurs combats quotidiens.
Hier, en fin de matinée, plus d’une cinquantaine de personnes, toutes générations confondues, ont battu le pavé durant près de deux heures, place René-Cassin, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Parmi elles, des femmes, mais aussi des hommes, animés par une même volonté : mettre un terme aux inégalités.
L’écart atteint , % dans le privé
« Les femmes sont trop souvent les dernières embauchées, premières licenciées. Elles subissent pleinement les effets de la crise », rappelle Anne-Lise Nong, 27 ans, co-secrétaire à la Cadac-droits des femmes de Draguignan. « Des carrières trop souvent irrégulières, heurtées, car elles s’arrêtent ou se mettent à temps partiel par insuffisance de structures d’accueil pour la petite enfance », assure-t-elle.
Les conséquences sur les salaires sont immédiates. Le revenu brut des femmes est encore inférieur de 24 % à celui des hommes. « Nous sommes ici pour dire stop à la précarité, surexploitation, aux discriminations et aux bas salaires» , martèle Hélène Senequier, 65 ans.
« Selon une étude Insee de juin 2020, l’écart atteint 28,5 % dans le privé », poursuit Anne-Lise Nong. « Il est encore à 12 % dans la fonction publique et 16 % sur les postes d’encadrement ». Une différence qui se retrouve aussi au niveau des retraites. « La pension de droit direct des femmes est inférieure de 42 % à celle des hommes, l’écart est encore de 29 % si on intègre la pension de réversion et les droits familiaux ».
Des inégalités dans le monde du travail qui ne s’arrêtent pas à la porte du foyer. « Le confinement a eu un fort impact négatif sur les inégalités hommes-femmes en matière de répartitions des tâches. Et entraîné une explosion des appels aux numéros dédiés contre les violences faites aux femmes ». Malgré la pandémie, les femmes sont en mouvement.
« Cette société patriarcale dans laquelle nous vivons doit changer », revendique William Mathevet, responsable du PCF. « Depuis des années, la colère des femmes gronde face aux violences sexuelles et sexistes. Les femmes prennent la parole publiquement, les luttes s’organisent. Les hommes doivent se mobiliser pour lutter à leurs côtés, les soutenir davantage. » Il dénonce le « peu de moyens pour lutter contre les discriminations et les violences de toutes natures qui les frappent ».
Sans peur de répression les femmes kurdes ont, elles aussi, pu s’exprimer. « Le militarisme, le nationalisme, le fondamentalisme religieux, le sexisme et les doctrines scientifiques positivistes condamnent les femmes et les peuples du monde entier à une vie dans la violence, la dépossession et le manque de liberté », indique une représentante du Mouvement des femmes kurdes d’Europe.
« Nouveaux modèles d’autodétermination »
« Partout dans le monde, les femmes participent activement aux luttes contre l’exploitation, l’impérialisme, la violence d’État et l’écocide, en plus de leurs luttes pour la libération des femmes. Au Kurdistan, les femmes ont créé de nouveaux modèles d’autodétermination et de révolution, offrant des perspectives et des plateformes communes pour les luttes des femmes dans le monde entier », poursuit-elle.
Des résistances locales, des prises de parole, mais aussi des manifestations aussi discrètes que variées ont ponctué cette journée à l’image d’une vidéo postée sur Youtube par le centre hospitalier de la Dracénie (1). 1. https://youtu.be/KPluyD2zclg
■ Une mobilisation impulsée par différents organismes syndicaux, associatifs et soutenue par des partis politiques : la Cadac-droit des femmes de Draguignan, Attac Var, la CGT, Collectifs FiertésToulon,EELV,FSU, LDH, NPA, Planningfamilial,PCF,OTR,SOS,Homophobie, Solidaires Var, Trans-mission Var, France insoumise, le Mouvement des femmes kurdes d’Europe, le Collectif lycéennes et enragées.