Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Mine de rien, cap Garonne prépare la sortie du tunnel
Profitant de la fermeture des musées, les responsables de la mine de cap Garonne s’activent pour réaménager le site et offrir de nouvelles découvertes aux futurs visiteurs
Àquelque chose malheur est bon, dit le proverbe. Aussi usée que la pioche des premiers mineurs à avoir attaqué la roche de Cap Garonne, la formule semble cependant toujours d’actualité dans les longues galeries du site pradétan.
En imposant la fermeture des musées le 30 octobre pour contrer le coronavirus, le gouvernement aurait pu laisser les bras ballants les trois salariés qui organisent ici les visites. Christian Garnier, élu cet été président du syndicat intercommunal qui gère la mine, en a décidé autrement.
« On s’est dit que c’était au contraire le moment de rénover le musée et de refaire la scénographie, sourit volontaire l’ancien premier adjoint du Pradet..
Avec en moyenne 30 000 visiteurs par an qui s’enfonç (ai)ent dans la roche, pas évident en effet de conduire des travaux.
Des minéraux uniques au monde
La fermeture forcée ne signifie donc pas « repos » et, même si ce n’est pas Germinal, pour les salariés « aller à la mine » ça continue à rester du boulot.
Outre la modernisation des différents réseaux (électriques, sonores et vidéo), l’équipe a voulu repenser le parcours des visiteurs. « On a créé un stand géologique avec l’association des amis de cap Garonne, s’enthousiasme par exemple Christian Garnier en rappelant que la roche enserre ici des minéraux uniques au monde (lire encadré) capables de faire se déplacer de très loin des passionnés de géologie.
En avançant dans les salles d’exposition, Jérôme Gibert, responsable du site balaie du regard avec toujours autant de passion le méandre sous-terrain. «Sur les 6 hectares de galerie, il n’y a qu’un hectare ouvert au public. Mais franchement,
Nouvelle
un hectare à sécuriser et à mettre en scène, c’est déjà pas mal ! » concède le responsable. D’autant que la muséographie n’a jamais été reprise depuis l’ouverture au
star de la mine
Al (AsO) (OH) (HO) · HO : avec cette formule chimique limpide, une nouvelle espèce minérale vient d’être découverte dans la mine de Cap Garonne qui n’a manifestement pas encore dévoilé tous ses secrets.
Sur la base du travail d’une équipe de scientifiques australiens, la découverte a été validée officiellement par l’organisme international qui se consacre au recensement des minéraux.
Nom de baptême adopté : « Galeaclolusite », un nom directement inspiré par celui de Valérie Galéa-Clolus, présidente de l’association des amis de la mine cap Garonne.
Avec cette nouvelle découverte, le site conforte sa place de premier gisement français (et dans les premiers du monde) puisque pas moins de
minéraux y sont présents. y ont même été découverts. (Photo DR Vincent Bourgoin). public. Depuis 1994, pas grand-chose n’avait changé en fait. »
La volonté affichée est celle « d’épurer » la partie historique et de libérer les espaces pour mieux mettre en valeur la beauté de la roche et les nuances de couleurs pour que se répondent le grès blanc, le grès rouge et les bleus profonds de l’azurite malachite.
De quoi permettre aux visiteurs de bien faire la différence entre une curiosité géologique de réputation internationale et un vulgaire tunnel.
Les idées ne s’arrêtent cependant pas là et les responsables envisagent la crise sanitaire comme un moment suspendu pour faire entrer dans leur sombre univers Jules Verne, un espace d’exposition temporaire ou une présentation des différents sables du Var. « En parallèle de ces travaux, on va déposer des demandes d’agrément auprès du parc national de Port Cros et des musées de France, ajoute Christian Garnier, bien décidé à faire briller le joyau qu’il a entre les mains. Reste maintenant à savoir quand les profondeurs du Pradet pourront à nouveau faire briller les yeux des visiteurs.