Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les “pros” tablent sur une réouverture avant la saison
Dans le cadre d’une réunion de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih), le président Ghiribelli a encouragé les professionnels à se remettre en ordre de marche
Restaurateurs, hôteliers, responsables de bar et autres établissements de plage ou de nuit : de nombreux professionnels est-varois ont répondu à l’invitation de Jean-Pierre Ghiribelli, président de l’Umih 83, en déplacement à Saint-Raphaël pour tenter de rassurer ses troupes, mais aussi de préparer un éventuel redémarrage de l’exploitation.
Soit un retour à la vie normale espéré avant le coup d’envoi de la prochaine saison estivale.
« Certes, notre profession a été stigmatisée depuis le début de cette pandémie, mais je table sur une réouverture entre fin avril et début mai, souhaite-t-il. Désormais, l’Umih est représentée au plus au niveau de l’État. Cela va nous permettre de bénéficier d’une écoute attentive et d’avoir notre mot à dire avant que les décisions soient prises. Aujourd’hui, notre profession se doit de réagir, relever la tête et ne plus avoir cette attitude angoissée… »
« Les habitudes de nos clients ont changé… »
Face à une assistance morose, le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie a invité les participants à amorcer une réflexion, voire une attitude novatrice.
« Notre métier va changer, martèle Jean-Pierre Ghiribelli. Tout au long de cette crise, les habitudes de nos clients ont également évolué en s’orientant vers d’autres produits et services. Nous sommes une famille : à nous de savoir innover ! Que cela soit au niveau de l’accueil, du service, du goût ou de tout ce qui fait l’attrait dans nos secteurs d’activités… »
Sans pointer une corporation en particulier, le président de l’Umih 83 a pointé certains commerces qui, durant cette crise, ont commencé à proposer des menus et plats du jour à emporter, alors qu’ils ne sont pas vraiment des professionnels de la restauration. « Tout le monde s’est mis à faire de la restauration ou à servir à boire à la sauvette, alors qu’ils n’ont ni la formation, ni les connaissances du métier, encore moins les licences adéquates. On peut considérer cet état de fait comme une injustice. Lorsque l’heure de la reprise aura sonné, il faudra veiller à ce que tout le monde reste à sa place… » Et si l’heure n’est pas aux règlements de compte, l’Umih vise, envers et contre tous, un retour sur le chemin du boulot.
« Dans un premier temps, on pourrait commencer à rouvrir les restaurants des hôtels. Car comment voulez-vous que les hôtels travaillent s’ils ne sont pas en mesure de servir leurs clients ? Concernant les bars et cafés, l’idéal serait qu’ils puissent, dans un premier temps, exploiter leur terrasse. Et si certains n’avaient pas de terrasse, alors je lance un appel auprès des collectivités afin qu’ils puissent en aménager dans la mesure du possible, comme la ville de Saint-Raphaël l’a très bien fait l’été dernier. Et ce, en mettant en place un protocole sanitaire adapté. »
« Une aide jusqu’à la fin de la pandémie »
Pour l’heure, l’Umih 83 et ses adhérents sont dans les startingblocks. Tous attendent avec impatience une annonce gouvernementale en leur faveur.
« Nous voulons nous remettre au travail, proclame haut et fort JeanPierre Ghiribelli. Tout au long de cette crise, l’État a fait de gros efforts et nous a aidés. D’ailleurs, je demande à l’État une aide continue jusqu’à la fin de la pandémie… » Reste à savoir jusqu’à quand durera cette crise sanitaire. Nul ne le sait. « Dès que nous aurons la certitude de rouvrir, cela sera ensuite à nous de retrouver nos salariés et surtout nos saisonniers dont beaucoup ont disparu en raison de la crise. »