Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Lavillenie à la hauteur

Deux semaines après son titre de champion de France, Valentin Lavillenie a raflé l’argent européen avec 5,80 m en Pologne. Le Niçois d’adoption a frappé fort !

- VIVIEN SEILLER

Le nom, il l’avait déjà. Depuis bien longtemps. Mais Valentin Lavillenie a toujours dû batailler pour se faire un prénom. Celui qui le distingue. C’est ainsi. L’aîné Renaud (34 ans) fait partie des références mondiales de la perche depuis plus de dix ans maintenant, avec un record du monde gratté au passage. Mais le cadet a aujourd’hui 29 ans et quelques compétitio­ns de haut niveau derrière lui. Dimanche, il a franchi une nouvelle étape. De celles qui vous placent un peu plus haut dans la hiérarchie. Deux semaines après son titre de champion de France en salle à Miramas (Bouches-du-Rhône), le protégé de Philippe d’Encausse a glissé sa perche sur un podium européen. Sur la deuxième marche, juste derrière la pépite suédoise Armand Duplantis (6,05 m).

« J’avais dit que ça allait me débloquer »

Sa perf’ à 5,80 m lui offre une première médaille dans un grand championna­t. « J'ai dit après les championna­ts de France que c'était une étape et c’était le cas. J’avais aussi dit que ça allait me débloquer. » Un titre comme déclic ? « Ça fait depuis le début de la saison que je suis fort physiqueme­nt, assure-t-il. Je suis en train d'apprendre à me connaître et à me gérer mentalemen­t. C’est dur de dire ça à 29 ans, mais c'est vrai... » Si les perchistes et les passionnés d’athlétisme n’ont pas attendu son (Photos AFP et Epa/Maxppp)

exposition médiatique du moment pour le découvrir, difficile de nier que le garçon a franchi un nouveau palier en Pologne. À l’approche de la trentaine, le Niçois d’adoption semble trouver son équilibre. En l’absence de son frère Renaud, blessé au mollet, il a tenu le rang familial en raflant l’argent. «Je suis venu aux championna­ts d’Europe pour aller chercher un podium, je l'ai dit à mon coach la semaine précédente. » Restait à faire le job pour rentrer avec la breloque. « Je savais que ma place se situait entre deuxième et sixième. On a fait les choses correcteme­nt. »

« Je reviens de loin »

Du beau travail, qui vient valider les grandes décisions prises plus tôt dans sa carrière. Son installati­on sur la Côte en fait partie. « Cette médaille a de la saveur parce que je reviens de très loin, bien plus que ce foutu Covid. Mon histoire, mon passif médical... C'est l'enchaîneme­nt qui fait chaud au coeur. »

Valentin a peut-être repensé à tout ça, au moment où Renaud est venu l’étreindre dimanche soir. À sa fracture du talon, survenue en mai 2018. À la dizaine de vis posée pour la consolider. À ces longs moments de galère maintenant loin derrière. «Onessaie de vivre ça au maximum, de kiffer. Aucun mot n'a été échangé pendant cette accolade. Je voulais juste lui dire merci. Après je savoure. »

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 ??  ?? Déterminé, Valentin Lavillenie pense pouvoir faire encore mieux.
Déterminé, Valentin Lavillenie pense pouvoir faire encore mieux.
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Avec la médaille.
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Avec Renaud.

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