Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« J’étais facteur. Pour être livreur, ça aide… »

- F. DUMAS

Marco a 25 ans et un rêve : éditer le jeu de société de ses rêves.

« Je l’ai dans la tête mais, pour ça, il faut des sous. Alors, j’en gagne...», confie-til. À Hyères, il connaît toutes les adresses de la ville ou presque : « J’étais facteur auparavant. Pour livrer, ça aide. j’ai la carte de la ville dans la tête ! »

Depuis trois mois, il travaille pour la plateforme Uber Eats et ne s’en plaint pas. « Aujourd’hui, dites-moi quel boulot peut être commencé en quelques jours et rapporter un peu ? Étant sans emploi et en pleine crise de la Covid, je me suis renseigné auprès de l’antenne de la Chambre de commerce du Var, j’ai rempli des formulaire­s et voilà. Propriétai­re d’un scooter électrique, je me simplifie la vie. C’est plus écolo, silencieux et ça fatigue moins. »

Quand travaille-t-il et pour quelle rémunérati­on ? « Cela dépend des mois mais ça peut aller jusqu’à 1 500 1 800 euros. Je me concentre sur les bonnes adresses (restaurant­s de quartier, Pitaya à La Valette ou les fast-foods) et les bons créneaux : entre 11 heures et 14 heures et de 18 heures à 21 heures. Ainsi, je suis sûr d’avoir des courses. »

Combien sont-elles payées? « C’est variable : à peu près 5 euros quand c’est à 2 kilomètres à la ronde ; 10 euros à 5 km, etc. Quand c’est tout près, ce n’est pas très intéressan­t », juge Marco. Mais, chaque jour, il enfourche son scooter électrique avec une revendicat­ion en tête : pouvoir au moins bénéficier d’une protection sociale. «Je n’ai jamais eu d’accident mais si un jour ça m’arrive, je fais comment ? ».

C’est dur... pour les jambes

C’est aussi la préoccupat­ion d’Ismaili, livreur à Toulon, âgé de 30 ans. «Je dois livrer entre 10 et 15 repas par jour et je travaille tous les jours sauf le dimanche. C’est dur... pour les jambes car je suis à vélo. Lorsqu’en fin de mois, j’ai gagné 1 000 euros, je m’estime content. Mais je prévois de trouver un autre emploi plus tard...»

Marco, aussi, puisque son jeu, inspiré de Donjons et Dragons, ne demande qu’à sortir dans le commerce : «J’y crois et je bosse pour ça. Facteur, livreur puis concepteur de jeux : la boucle sera bouclée ! »

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Marco parvient à vivre de ses courses en trav aillant six jours sur sept à Hyères. Mais caresse un autre rêve : éditer un jeu de société.

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