Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les entretiens vus des deux côtés
Motivation et fiabilité sont les deux principales qualités recherchées par les recruteurs présents. « Je cherche un ouvrier polyvalent qui sache conduire un tracteur et faire des travaux manuels sur 40 hectares en Côtes de Provence Sainte-Victoire. Et du travail, il y en a beaucoup dans la vigne, entre taille, ébourgeonnage, palissage », explique Christophe Blanc, chef d’exploitation et adhérent de la coopérative de Pourcieux. Il a vu quatre candidats. «Le souci pour l’instant, c’est la distance.
Deux profils m’intéresseraient mais les personnes habitent loin et ça m’embête un peu. Elles-mêmes cherchent près de chez elle, je le comprends ».
Il rappelle chercher quelqu’un depuis des mois et des mois. En attendant, il fait appel à un saisonnier au coup par coup « mais ils ne reviennent pas et vivotent avec le chômage ».
Le chef d’entreprise se veut rassurant « je fais le même travail que ces personnes et la plupart des travaux, je les fais avec. Pouvoir compter sur quelqu’un c’est très important ». Il ne désespère pas de trouver l’employé modèle, qui doit être « motivé et ponctuel ».
Pour les domaines Ott, Marine Lebigre, chargée des relations humaines et Fabrice Colonna, chef de culture, ont mené les entretiens à deux. Leur groupe a besoin d’employés en CDI et de saisonniers pour les trois domaines. Le duo a rencontré sept candidats et remarque : « C’est une très bonne sélection, avec autant d’hommes que de femmes, comme dans nos équipes actuelles qui comptent 57 salariés en CDI et 90 à 100 équivalents temps plein en CDD. Certaines personnes sont très intéressantes, avec un bon savoir être ». Une qualité est essentielle à leurs yeux « avant l’expérience même, précisent-ils. D’ailleurs, nous ne sommes pas réfractaires à former en interne ».
Pour Svetlana Soscia, en recherche d’emploi, la matinée est positive :
« J’ai eu trois entretiens et trois propositions de CDD ou de travail saisonnier parce que je suis motivée pour travailler dans les vignes, dit-elle. Il faut faire ses preuves et c’est normal. Je suis presque triste que la formation s’achève, on avait une super équipe de formateurs et l’ambiance était bonne entre stagiaires ».
Elle est presque surprise de ce résultat : « Je ne pensais pas que ça se passerait ainsi. Je vais réfléchir pour faire un choix et contacter le professionnel ».
Florent Dubois a participé à ce job dating et rencontré presque tous les professionnels.
« C’est bien il y a le contact direct. Ils cherchent tous des gens qui ont envie de s’investir ».
Pourtant, ce quadragénaire aurait pu s’abstenir, parce qu’il est déjà recruté par le viticulteur où il a réalisé son stage, pour un CDD de 6 mois. « Si je n’avais pas eu cet emploi, je serai allé jusqu’à prendre rendez-vous, mais lundi, je commence à travailler ».