Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Décapitation à Toulon : le suspect mis en examen
Acte de torture, ou de barbarie, et meurtre sont les deux motifs d’inculpation d’un militaire de 40 ans, soupçonné d’avoir décapité un SDF hébergé chez lui
L’incertitude était grande. Hier, pour la première fois, le principal suspect du meurtre d’un SDF à Toulon, a pu être entendu par la justice. Trentehuit jours après les faits, particulièrement violents, Damien C. a été interrogé par un juge d’instruction.
En fin de journée, ce militaire a été mis en examen pour acte de torture ou de barbarie et meurtre, indique le parquet de Toulon. Il a aussitôt été placé en détention provisoire. Selon nos informations, le suspect se serait exprimé devant le juge.
Répondre
Depuis le jour de son interpellation, ce militaire de 40 ans était placé en hospitalisation d’office, dans un service psychiatrique. C’est la première fois, qu’il s’est trouvé en situation de répondre aux questions, innombrables. Et éventuellement de donner sa version des faits.
Le 1er février, dans le centre ancien de Toulon, près du marché du cours Lafayette, un homme a été tué et décapité dans l’appartement du principal suspect. Ce dernier avait accueilli pour la nuit deux SDF. De grandes quantités d’alcool avaient été consommées.
En milieu de journée, dans un laps de temps assez court, l’un des SDF a quitté l’immeuble, le second a été tué et décapité. À ce stade des investigations policières, il n’est pas encore établi si la décapitation est la cause de la mort, ou bien si elle s’est produite post-mortem.
Crise de démence
La ville entière a été glacée par ces faits. La tête de la victime a été posée dans un carton. Jeté par la fenêtre, ce carton est tombé dans la rue Garibaldi, sous les yeux de piétons. Le suspect a été interpellé par le Raid, après s’être barricadé à son domicile, en pleine crise de démence, « dans un état hagard et désorienté ».
Le second SDF qui avait passé la nuit dans le logement, avait été interpellé quelques jours plus tard, mis en examen pour nonassistance en danger, placé sous le statut de témoin assisté pour meurtre, et écroué.
Le militaire est un officier marinier en poste dans la base navale de Toulon, visé par une procédure dite de « désertion », engagée par la Marine nationale. Il ne s’était plus rendu à son travail depuis plusieurs jours.