Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Notre volonté est d’intégrer les enjeux de la biodiversité dans notre politique de développement »
La municipalité de Cotignac s’est inscrite naturellement dans ce projet d’atlas. « Notre volonté est d’intégrer les enjeux de la biodiversité dans notre politique de développement qu’elle soit agricole, urbaine, sylvicole et touristique », précise Jean Degoulet, troisième adjoint au maire Jean-Pierre Véran, en charge des affaires financières et environnementales. Sur ce fil conducteur, les élus ont porté, depuis plusieurs années, « une réflexion sur la protection, la mise en valeur, la maîtrise de la fréquentation du massif du Bessillon. Nous tendons vers un schéma d’une gestion forestière durable et responsable », notamment en collaboration avec l’ONF. Le président du comité de pilotage du site Natura 2000 sources et tufs du haut Var (animé par une chargée de mission du syndicat mixte Provence verte Verdon, Ndlr) et ses collègues élus ont, donc, dans la continuité de cette démarche, décidé de répondre à l’appel à projets, lancé en octobre par l’office français de la biodiversité pour mettre en place un ABC à caractère intercommunal. « Le massif étant partagé avec deux communes, nous voulions associer nos voisins de Pontevès. Le maire, Frank Panizzi, a répondu favorablement. » La candidature a reçu une réponse positive début décembre. Une décision synonyme d’aides financières. « Nous avions estimé les travaux pour construire cet atlas à près de 67 000 euros. Ils sont subventionnables à hauteur de 80 %. Les 20 % restant (de travaux, Ndlr) peuvent être effectués par nos services techniques. »
Des démarches ont suivi pour « s’associer avec le conservatoire des espaces naturels de la région Paca. Cette association emploie des techniciens qui ont la maîtrise de ce genre de travaux d’inventaire, de répertoire, de mise en valeur de la faune et de la flore. » D’autres partenariats ont été ou seront sollicités « avec Natura 2000, la Maison de l’eau, des organismes comme la LPO, WWF… »
L’adjoint met en avant différents points à répertorier comme les trames verte, bleue et noire, les passages des espèces protégées, l’essaimage de différentes fleurs à surveiller… « Il s’agit aussi, parmi les objectifs scientifiques, d’identifier les milieux nécessitant des investigations complémentaires. »
De la conception de l’Atlas découleront notamment des travaux sur le terrain et une réflexion, donc sur des zones à préserver. « Des aménagements sur les sentiers, sur les passages pourront être réalisés – comme je l’ai précisé par nos services techniques –, de façon à écarter les randonneurs des secteurs sensibles comme des massifs de prairie asséchée où fleurissent au printemps des espèces fragiles. Nous envisageons de protéger une partie de la forêt. Par exemple, de 5 000 m2 à 1 ha sur un quartier, à l’ubac, d’arbres vieillissants. »
Une préservation, une remise en valeur « de ce patrimoine floristique, faunistique » sont les principaux objectifs fixés sur la base de cet ABC. Le temps de sa conception est fixé sur trente-six mois au maximum. « A l’échéance, nous avons obligation (dans le cadre de l’engagement avec l’office français de la biodiversité, Ndlr) de publications. C’est-à-dire, le recueil de cet inventaire sera disponible auprès du public et de tous les organismes. Il sera notamment consultable sur un site internet. Ce document sera amené à évoluer. » Il permettra « de favoriser la compréhension de ce milieu naturel, de sensibiliser les Cotignacéens et Pontois… Et ainsi de former, d’inciter des acteurs locaux bénévoles à la préservation du coeur du massif. Les habitants pourront être sollicités pour participer à des inventaires, des identifications ». Une implication citoyenne, du tissu associatif, des propriétaires, des agriculteurs…