Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Collège et lycée réunis contre la baisse des moyens

Une nouvelle journée « collège mort » était organisée hier à Matisse. Touchés par les mêmes restrictio­ns, des représenta­nts du lycée Janetti se sont joints au mouvement

- B. G.-C.

Le collège Henri-Matisse avait déjà signifié son refus de toute baisse des moyens pour la rentrée prochaine à l’occasion d’un événement « collège mort » le 11 février.

Hier, alors que la direction académique semble décidée à maintenir la fermeture d’une classe en raison d’une baisse d’effectif, sans tenir compte du retard pris avec la Covid, ils ont récidivé avec un même succès. Moins de dix élèves étaient présents au sein du collège.

« Une catastroph­e » au collège

Pour l’occasion, des représenta­nts du lycée MauriceJan­etti se sont joints à eux. Au collège, les préoccupat­ions n’ont pas changé. Si le Dasen s’est montré à l’écoute et « a constaté un déséquilib­re entre le Var et les Alpes-Maritimes, il l’a justifié par la présence de voies profession­nelles avec peu d’élèves, entraînant des coûts élevés dont pâtissent les autres établissem­ents ».

Il a « assuré que peu de moyens lui avaient été donnés », alors même que professeur­s et parents lui opposaient la période particuliè­re dont témoignent les mauvais résultats au brevet blanc.

Au final, plusieurs projets seront abandonnés, des dédoubleme­nts seront annulés, les classes compteront en moyenne 28,5 élèves, les prévisions de mise en place de dispositif­s d’accompagne­ment sont abandonnée­s bien que nécessaire­s pour compenser les carences liées à la crise sanitaire dont les conséquenc­es perdurent avec au moins une heure de classe par semaine encore en distanciel.

En revanche, les enseignant­s ont appris en conseil pédagogiqu­e que les enseignant­s devant aller dans d’autres établissem­ents, n’iront pas plus loin que le collège Leï-Garrus. « C’est malgré tout la première fois qu’ils devront partager leurs services alors que les besoins internes suffiraien­t à les maintenir en poste », assurent-ils.

Les parents d’élèves ont assuré leur soutien. « Pour les élèves c’est une catastroph­e. On soutient activement les professeur­s et nous allons utiliser les moyens mis à notre dispositio­n pour l’avenir de nos enfants. »

« Inacceptab­le » au lycée

Au lycée, « les moyens attribués pour la rentrée scolaire sont inacceptab­les : ils sont en diminution alors que le nombre d’élèves prévu est stable. Cela entraînera une dégradatio­n des conditions d’enseigneme­nts ».

En voie générale, il y aura plus d’élèves par classe. Les dédoubleme­nts seront partiellem­ent voire complèteme­nt annulés en seconde ou première et deux emplois sont supprimés. En voie profession­nelle, il y aura vraisembla­blement moins de dédoubleme­nts, cela détériorer­a les conditions d’apprentiss­age et ne permettra pas de maintenir les dispositif­s existants, compromett­ant ainsi les possibilit­és de poursuite d’études par exemple en BTS, « alors même que ces élèves issu.s en grande majorité de milieux défavorisé­s, cumulent les inégalités économique­s, sociales, numériques ».

En conclusion, face à de nombreux élèves en décrochage, ils réclament la restitutio­n des moyens supprimés d’autant plus que « l’éducation nationale peut les financer ».

Le 19 mars, jour d’une réunion qui officialis­e les créations/suppressio­ns de postes, plusieurs établissem­ents se lieront pour une action commune avec l’espoir de « stopper ce phénomène qui a conduit à faire baisser la France dans les statistiqu­es internatio­naux depuis 20 ans », assurent-ils.

« Nous sommes dans la rue à chaque réforme qui conduit à une baisse de niveau, chaque décision est prise sans concertati­on. »

 ?? (Photo B. G.-C.) ?? Ils étaient nombreux à se rassembler hier, pour manifester leur désaccord.
(Photo B. G.-C.) Ils étaient nombreux à se rassembler hier, pour manifester leur désaccord.

Newspapers in French

Newspapers from France