Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’importance écologique des mares temporaires
Les naturalistes de l’ONF effectuent un recensement de deux espèces de crapaud et tortue afin de préconiser d’éventuels travaux de restauration de ces zones humides. Récit en images
Les mares temporaires constituent des zones humides fragiles et d’une grande importance écologique, en particulier dans le milieu forestier méditerranéen. Les naturalistes de l’Office national des forêts (ONF) sont en train d’étudier celles du massif de la Colle du Rouet, dans l’Est Var, en vue de proposer des travaux de restauration de ces habitats indispensables à la survie d’espèces rares et menacées. Cédric Baudran, animateur du réseau national herpétofaune de l’ONF est venu de Montpellier pour effectuer cet état des lieux avec ses consoeurs Mélanie Larrede et Stéphanie Beaume, des agences du Pradet et d’Aix-enProvence. Ils recensent notamment la présence du Pélobate cultripède, un amphibien, appelé également crapaud à couteau, classé « en danger » sur la liste rouge Paca de l’Union internationale pour la conservation de la nature, et la Cistude d’Europe, une petite tortue d’eau douce, classée « quasi menacée », qui bénéficie d’un plan de sauvegarde au niveau national.
1 La réserve biologique de Catchéou est l’une des stations les plus à l’est de la population mondiale de crapaud à couteau. « On essaye d’observer des têtards de Pélobates qui se seraient reproduits à l’automne » précise Cédric Baudran.
2 Les naturalistes ont pu apercevoir des pontes de divers batraciens mais seulement une seule de Pélobate cultripède, dont le têtard peut atteindre cm. L’espèce est en danger car ses sites de reproduction sont rares.
L’adulte se reproduit deux fois par an.
3 Les recherches se font à l’épuisette ou avec des nasses flottantes. Les prélèvements sont analysés par le centre d’écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS de Montpellier et comparés avec ceux d’autres mares, situées à km de là, pour évaluer la diversité génétique des populations.
4 Plusieurs Cistudes d’Europe ont été vues, prenant le soleil sur des branches d’arbres ou au bord des mares dans le secteur de l’Endre. « Il y a un déclin global des amphibiens et des reptiles. Toutes ces espèces sont protégées en France » rappellent les naturalistes, qui ont donc des autorisations ministérielles de les capturer pour ces études.
5 Des têtards de Pélodyte ponctué ont été trouvés mais aucun du crapaud Pélobate cultripède. « L’état des lieux pour cette espèce n’est pas rassurant » selon le spécialiste de l’ONF. Le comblement et le rempoissonnement des mares sont les principales causes de sa raréfaction.