Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Surpris, choqués, séduits... les réactions des visiteurs

- A. G.

Berk, une araignée dans du formol. Aaaah, un faux doigt ! Waouh… Une véritable tête de requin bleu !

« Les gens réagissent tous différemme­nt. Mais en règle générale, ce sont les bocaux qui dégoûtent le plus. D’autres ont des réactions que l’on ne comprend pas. » Chelly Sommer semble étonnée. Il y a quelques années, devant l’entrée du cabinet, le couple a posé une pancarte : « Tout ça parce que je suis moche… » sous un renard empaillé à la tête légèrement déformée. « C’était uniquement de l’humour. Mais ça a suffi à en choquer plus d’un, poursuit la tatoueuse. Une fois, une personne accompagné­e d’enfants s’est écriée : “N’entrez pas, ils tuent des animaux ici !” Un autre jour, un retraité a aperçu nos objets à travers la devanture. Il s’est empressé, par la suite, de rendre visite au musée archéologi­que, situé juste à côté, pour leur demander si nous avions le droit d’avoir tout ça. Ce n’est pas la première fois que ça arrive malheureus­ement… C’est récurrent. »

Depuis, pour éviter tout problème avec les badauds, Chelly et Anthony ont installé une vitrine teintée. Désormais, plus personne ne peut apercevoir l’intérieur du salon de tatouage.

« Si cela compte plus au client qu’à nous-mêmes... »

Sur la façade extérieure du local, l’inscriptio­n « cabinet de curiosités » attise l’appétence des plus intéressés. « Maintenant, seuls ceux qui aiment cet univers osent franchir la porte », tranche Anthony Gilio, le gérant du salon. Sans être prévenu de ce qu’ils découvriro­nt sur les étagères.

« Certains viennent nous voir pour se faire tatouer alors qu’ils ont certaines phobies. Il est déjà arrivé que quelqu’un entre et demande de ne surtout pas voir de serpent », détaille-t-il.

Espérons que l’inconnu n’a pas levé la tête : une peau de reptile géante orne la poutre en bois du plafond. « Mais c’est rare, insiste le compagnon de Chelly. Il nous arrive plus régulièrem­ent de croiser des personnes qui souhaitent nous proposer des choses, voire nous en acheter. »

Récemment, une femme est tombée en arrêt devant trois couteaux philippins et leur étui réalisé à partir d’une peau de crocodile. Elle voulait absolument les emporter. « Cette dame était originaire de ce pays. Même si cet objet n’avait rien à voir avec sa tribu, elle y tenait absolument. Ça lui faisait penser à ses ancêtres. Par ailleurs, elle travaillai­t au sein d’une associatio­n qui avait des liens avec les Philippine­s. C’était un objet important pour elle ! C’est pour ça qu’exceptionn­ellement, on a accepté de lui céder. »

Pas sûr, cependant, qu’une moitié de bébé cochon aux organes apparents touche le coeur d’un vétérinair­e.

Mais sait-on jamais ?

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