Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Attaques de loups : autorités à l’écoute

Après avoir subi des attaques de plus en plus fréquentes et importante­s, un éleveur verdiérois, soutenu par les syndicats et sa fédération nationale, est parvenu à attirer l’attention au plus haut de l’État. Une réunion rassemblan­t tous les intervenan­ts,

- GUILLAUME JAMET gjamet@varmatin.com

C’est l’histoire d’un berger. Ou plutôt d’une famille d’éleveurs. Depuis des génération­s, les Menut gèrent l’une des grandes exploitati­ons ovines du Var, entre SaintJulie­n, La Verdière, Rians et Ginasservi­s. Pourtant, la tâche n’est pas de plus en plus aisée. Dans le Var comme ailleurs, l’élevage « extensif » – réparti sur de larges surfaces – doit faire face à de nombreux défis, au premier rang desquels le retour et la réinstalla­tion d’une vieille connaissan­ce. «Mon grand-père et ses confrères avaient chassé le loup de ces terres », explique Christian Menut. Revenu par les Alpes durant les années 1990, le grand canidé a, depuis, pris ses aises, jusque dans les massifs du littoral, où on l’aperçoit depuis un an ou deux. Pour les éleveurs du Haut-Var, ce retour, auquel ils sont confrontés depuis une dizaine d’années, est logiquemen­t synonyme d’attaques de troupeaux. À défaut d’y être accoutumés, les Menut y sont habitués et payent un tribut chaque année plus important.

Car le loup s’enhardit. Tuant chaque fois plus de bêtes, s’approchant toujours davantage des hommes et de leurs chiens, jusqu’à entrer dans leurs bergeries, comme en décembre 2019 ou, plus récemment, en février dernier, à Ginasservi­s, où onze bêtes ont perdu la vie.

Dans les bergeries, ou en plein jour

Depuis le début de l’année, les pertes des Menut s’élèvent à près de 150 bêtes, sans compter celles – presque aussi nombreuses –, blessées, traumatisé­es ou à naître, qui iront rejoindre leurs infortunée­s congénères durant les jours suivant l’attaque. Plus inquiétant – qui a motivé les Menut à lancer un large appel – c’est l’attaque, le 20 janvier dernier, à La Verdière, du troupeau en plein jour. Malgré

les chiens de protection, malgré les deux bergères qui l’accompagna­ient. Vingt-six bêtes perdues et l’impression qu’il n’est rien qu’on peut faire pour empêcher le loup de poursuivre le carnage.

Ce lundi, l’appel lancé par les Menut, relayé par la Fédération nationale ovine et la FDSEA, soutenu par les élus locaux, les lieutenant­s de louveterie et la chambre d’agricultur­e, a trouvé un écho de poids, en la personne de JeanPaul Celet, « préfet référent loup » national, venu accompagné d’Olivier Bitz, sous-préfet de Brignoles, et d’agents de l’État, notamment de l’Office français de la biodiversi­té (OFB), de la DDTM. Objectif : comprendre et agir pour rétablir un équilibre, voire tirer des enseigneme­nts qui seront utiles à tous. Un exercice de finesse et de clarté dans un contexte de colère et d’incompréhe­nsion.

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(Photos G. J.) Christian Menut a emmené les représenta­nts de l’État sur les lieux de l’attaque du  janvier, survenue en plein jour, à quelques kilomètres de La Verdière.

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