Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Pour travailler, on doit se réinventer »
Directeur d’exploitation du Café des bains sur le front de mer à Saint-Raphaël, Sébastien Jouan travaillait dans un établissement de luxe au Pays de Galles en mars 2020. Il a été recruté après ce premier confinement, pour la réouverture du 2 juin, avec un objectif : optimiser le chiffre d’affaires de l’entreprise. « Il a fallu se réinventer, dit-il, pour travailler avec moins de volume car le protocole sanitaire imposait un plan de salle aéré, donc mécaniquement moins de capacité d’accueil. On a formé le personnel et axé notre stratégie sur la vente additionnelle, tout en baissant le prix des produits alimentaires ».
Puis le second confinement est arrivé, fin octobre. Les formations, qui visent une montée en compétences des salariés, se poursuivent sur place et à distance pour éviter le turn-over dans une équipe, en partie renouvelée, de treize personnes, et fidéliser la clientèle. « Ce qui a changé aussi, précise M. Jouan, c’est le rythme. D’une activité intense on passe à un rien profond. Après les fêtes en famille, les vacances, il faut retravailler. On s’efforce de trouver une activité professionnelle en vue de la reprise J’aimerais que ce soit demain mais je pense qu’on ne pourra pas avant début juin. À ce moment-là, il faudra être prêt et honorer la promesse faite aux clients : on commercialise du bonheur, on leur vend un moment privilégié avec vue sur la mer, la grillade et le verre, alcoolisé ou pas, qui va avec. On met l’expérience au-dessus de tout ». Professionnellement, le directeur du Café des bains « a profité du temps, c’est très rare dans notre métier de pouvoir préparer, organiser la réouverture », tout comme sur un plan personnel, il a savouré également « ce temps pour la famille et les loisirs de plein air ». Enfin, il note « la chance d’être en bonne santé et d’avoir des aides qui sauvegardent nos emplois ».