Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les souvenirs confinés de notre « famille témoin »
Lors du premier confinement, Var-matin vous proposait de suivre le quotidien d’une famille toulonnaise. Un an après, elle se remémore cette aventure immobile
Durant 55 jours l’an dernier, en vous proposant de suivre dans ses colonnes le quotidien confiné d’Aurélie, Jérôme, Martin et Adèle Demeulemeester, Var matin tentait de mettre des visages sur cette parenthèse historique. Un récit en pointillé hésitant entre chronique familiale et film de science-fiction.
De ce long périple immobile de Toulonnais actifs ballottés entre ennui, angoisse et espoir, on se souvient des applaudissements à 20 heures, de la fabrication des visières de protection artisanales, des récits de grandes randonnées à moins d’un kilomètre de leur appartement du centre-ville, de la découverte d’un air pur débarrassé des fumées des bateaux ou des premiers apéros en visio. Ils nous faisaient aussi partager l’épuisant marathon pour concilier les obligations du télétravail et la nécessité de faire l’école à la maison.
« Ce n’est pas fini »
Mais eux, quels souvenirs gardent-ils de cette période ?
« Déjà on aimerait bien en parler comme des souvenirs, mais on a quand même l’impression que ce n’est pas fini, tempère d’emblée Aurélie, pour mieux rappeler que la « vie d’avant » n’est toujours pas revenue et que la douce époque où il était envisageable d’aller retrouver des amis au resto après une séance de cinéma lui manque.
« Jérôme et moi, on télétravaille encore quatre jours sur cinq confie la responsable de communication d’une école d’ingénieurs toulonnaise. « Et notre vie sociale et culturelle est en suspens. Alors bien sûr, la chose positive, c’est que ça nous a permis de passer plus de temps ensemble… mais pas dans les conditions idéales. »
Aurélie l’avoue facilement, « on saturait un peu les uns des autres ». « Si je dois retenir des changements d’habitude agréables, c’est qu’on fait plus de jeux de société et qu’on a un nouveau rituel du vendredi soir : on regarde un film en famille. »
De son côté, Jérôme, spécialiste du photovoltaïque fait un autre constat tranché : en substance, si la « vie d’avant » n’est pas revenue, le « monde (Photo Laurent Martinat)
d’après » met du temps à pointer son nez. Quittant sa casquette de papa pour celle de citoyen engagé et concerné par la marche du monde, il trouve « rassurant de voir que la société a tenu, mais un peu décevant que finalement, rien n’ait changé. C’est pareil avec Amazon en plus. »