Le lèche-vitrines virtuel, une tendance en hausse

L’enjeu de la digitalisation dépasse la question du chiffre d’affaires direct dégagé par un site marchand. «Ma clientèle locale fait du repérage sur le web, avant de venir acheter le produit choisi en boutique », illustre Laurence Di Martino. Un aspect d’autant plus pratique que son magasin de la rue Lamalgue à Toulon est petit et encombré de trésors. « C’est sûrement plus facile de voir ce que j’ai sur le site qu’en boutique », s’amuse la commerçante toulonnaise.

De façon plus générique, Belinda Bouarfa a aussi remarqué que désormais « on cherche d’abord les marchandises disponibles sur le web » . Il est donc nécessaire de faire connaître son offre, de donner de la visibilité à sa marchandise, « pour que des gens qui ne penseraient pas forcément à vous sachent que vous proposez tel ou tel produit ».

De l’importance de mixer les canaux

Vincent Chabault appelle ça du « lèche-vitrines depuis son canapé ». « Les gens, analyset-il, s’informent de plus en plus sur Internet pour leurs achats. » Et puis, ajoute le sociologue, « pour se vider la tête, certains scrollent sur les plateformes : l’enjeu pour les petits commerces, c’est de se rendre visibles par le numérique pendant ces moments de détente ». D’où l’intérêt d’être « multicanal », argumente Bernard Chaix. Le vice-président de la CCI Nice-Côte d’Azur croit dur comme fer que la réussite des commerces sur Internet passe aussi par les plateformes. Y compris Amazon ? « Oui, le mixe de canal passe par là. Il faut dépasser ce combat d’arrièregarde car c’est une course dans laquelle on veut rester. » Et de prendre en exemple ce commerçant du Vieux-Nice présent « sur tous les marketplaces » et qui « vend des nappes en toiles cirées et envoie entre 30 et 60 colis par jour. Au point que La Poste lui a installé la pesée ! ».

(Photo Luc Boutria) « Pour se vider la tête, certains scrollent sur les plateformes », note le sociologue Vincent Chabault. Il appelle ça le « lèche-vitrines depuis son canapé ».