Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le théâtre Liberté occupé
Un collectif composé d’étudiants et d’intermittents du spectacle occupe depuis dimanche soir le théâtre Liberté à Toulon. Ils rejoignent un mouvement d’ampleur nationale lancé à Paris.
«Liberté, on s’en occupe ». Un collectif créé, à la hâte, la veille, par une poignée d’étudiants du conservatoire de Toulon Provence Méditerranée, de l’école des BeauxArts de TPM et d’intermittents du spectacle a réuni dimanche aprèsmidi devant le théâtre Liberté à Toulon une cinquantaine de personnes. Objectif : rejoindre le mouvement national d’occupation des théâtres. Lancé le 4 mars à Paris à l’Odéon, il a fait tâche d’huile. Près de 75 scènes sont aujourd’hui occupées. « Notre action traduit la désespérance de tout un secteur face à l’absence de perspectives de réouverture et le risque de précarité aggravée pour les artistes et techniciens intermittents du spectacle », scande un militant à la foule hétéroclite, qui s’apprête à tenir sa première assemblée générale.
« Pas de cluster ici »
Comédiens, techniciens, retraités, jeunes artistes écoutent avant de prendre la parole à tour de rôle. Rapidement, la discussion dérape sur les conditions d’occupation du théâtre devant l’oeil, d’abord bienveillant puis un peu inquiet, de Charles Berling, directeur de la scène nationale toulonnaise.
« Bien sûr que j’accueille ce mouvement dans un esprit de fraternité et solidarité. Je suis pour que la culture puisse revivre dans ce pays. Mais on s’était mis d’accord : ceux qui dorment ici acceptent de faire un test PCR tous les trois jours. Il faut montrer que la culture est responsable si on veut rouvrir demain. Je ne veux pas de cluster ici ! ».
« Non à l’écouvillon »
Un point de vue qui ne semble pas faire l’unanimité dans le collectif qui veut soumettre ce choix au vote de l’AG. « Non à l’écouvillon ! », « Bientôt, on l’aura dans le c.. », « Non à la dictature vaccinale »… Certains participants s’emportent... « Je suis enseignante, je porte tous les jours le masque à l’école et on ne m’a jamais demandé de faire un test », proteste un membre du collectif avant qu’un compromis ne soit trouvé dans une ambiance plus apaisée. Seule la dizaine de volontaires qui dormira dans le théâtre sera soumise aux tests lundi matin. En journée, une trentaine de personnes se relaieront pour participer aux commissions et aux AG qui alimenteront les « revendications locales et nationales » de cette nouvelle « lutte sociale » qui dépasse largement, pour les membres du collectif, la seule réouverture des lieux culturels.