Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un détenu harcèle son excompagne depuis la prison
Ertac Kaya, un Niçois âgé de 41 ans, a été condamné à Toulon à quatre ans de détention. Harcèlement, menaces… Il sévissait depuis la prison de La Farlède.
Quand la sentence est tombée ce mercredi, le quadragénaire est sorti de ses gonds. « C’est une peine de braqueur ! » Ertac Kaya s’est tourné vers son ex-compagne : «Ces quatre ans, tu vas les payer ! Tu vas les payer ! Je t’aime ! » Le tribunal de Toulon venait de juger « une affaire de harcèlement comme on a rarement l’occasion de voir », selon les mots du procureur qualifiant les faits de « terrifiants ». Le prévenu ciblait son ex et la famille de celleci
Les enquêteurs ont compté plus de 300 vidéos postées sur Facebook par Ertac Kaya, alias « Tony Montana », depuis qu’il a été condamné, en février 2020 à Nice, pour des faits identiques.
« On meurt, on meurt ensemble »
Il agissait depuis les lieux où il a été incarcéré. Le détenu s’était procuré des smartphones à Nice, à Tarascon, enfin à La Farlède. Aux vidéos, se sont ajoutés de nombreux textos et appels malveillants. « Tu connais le crime passionnel. On meurt, on meurt ensemble (…) Je te tue de mes propres mains, je t’étrangle, je te jette de l’acide dessus donc faismoi sortir de prison .»
Le prévenu a aussi fait surveiller son ex-compagne qui n’osait plus ouvrir ses volets. « S’il y en a un qui la voit avec un fils de pute : prévenez-moi. Je lui arrache la tête .»
« Il faut qu’il m’oublie »
La Niçoise a reçu des lettres, de l’argent (« 250 euros pour l’anniversaire de [ses filles] »), des téléphones lancés sur son balcon (pour la joindre) et même des plats cuisinés via un service de livraison.
« Hier encore, j’ai reçu un courrier de SFR pour une ouverture de ligne au nom de Mme Kaya (alors que l’excouple n’a jamais été marié, Ndlr), a-t-elle témoigné au tribunal. Tous les jours, il y a quelque chose. Je ne vis pas tranquille. Il faut qu’il m’oublie .»
« Passage à l’acte »
Voilà deux ans que cet homme n’accepte pas la rupture. « À la vie, à la mort », a t-il déclaré. « Il faut que vous compreniez qu’elle ne vous appartient pas. »
« Tous les ingrédients d’un potentiel passage à l’acte sont présents », a alerté un expert-psychiatre. Le tribunal a ordonné un suivi socio-judiciaire de 5 ans comprenant une injonction de soins.
Ertac Kaya devra également indemniser la victime.
Elle a demandé et obtenu un euro symbolique… par jour de harcèlement. Soit 379 euros.