Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Les risques de dégradation du patrimoine
Pour Clément, le problème n’existe pas. Lui, il explore pour « mettre en valeur le patrimoine ». Et s’il concède que «les dérives, ça existe, avec des gens qui monétisent les découvertes par exemple », il ajoute : « Ce n’est pas notre philosophie. Moi j’explore pour découvrir l’histoire, mais aussi me plonger dans le passé. C’est plus intéressant par cet aspect-là : on voyage dans des lieux concrets. On imagine plus facilement ce qu’il s’est passé dans ces lieux-là. » Louable intention, qui se heurte, selon Robert Durand, aux dérives sensationnalistes encouragées par l’appât du clic. « Le véritable problème, c’est que c’est dangereux. S’il incite, par sa vidéo, des personnes à partir dans ces mines, elles vont se mettre en danger. Et c’est nous qui ensuite allons devoir aller les chercher ! » Il y a aussi le problème de l’impact de la visite sur le patrimoine trouvé. « Il nous arrive, pour des missions que nous donne le Cirka [Centre interdisciplinaire de recherches karstiques appliquées, NDLR] de tomber sur des outils voire des munitions. On a même trouvé des dessins faits par les mineurs au début du XXe siècle.
Mais on ne touche pas. » Clément se défend pourtant d’altérer les lieux visités : « Dans nos règles, on ne doit pas laisser de traces. L’idée, c’est de laisser le lieu tel qu’on l’a trouvé, pour que le prochain explorateur qui va passer trouve exactement ce qu’on a trouvé. Et c’est aussi pour ça qu’on reste discret sur la localisation précise. »
D’expérience, Robert sait en revanche que tous les explorateurs n’ont pas la même préoccupation. «Ona vu des marques qui indiquent le chemin, notamment dans l’est de la France… »