Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
« Ces filles, est-ce qu’elles flirtent encore ? »
(Capture écran LCI)
Vingt ans après avoir raconté sa « vie sexuelle » et ses pratiques échangistes, l’écrivaine Catherine Millet revient sur ce succès de librairie et déplore une époque marquée par un « recul » de « la tolérance pour la sexualité des autres ».
Très bien accueilli il y a vingt ans,
le serait-il encore aujourd’hui ?
« ll y aurait sûrement beaucoup plus de controverses. En , dans l’ensemble, le grand public l’a plutôt bien reçu, ce qui en a fait un best-seller. Peut-être qu’il n’aurait pas ce succès-là aujourd’hui étant donné ce que moi, comme beaucoup d’autres, je considère comme un recul des moeurs et même de la tolérance pour la sexualité des autres. Les gens étaient ouverts. »
Catherine M. La vie sexuelle de
Que pensez-vous d’un certain féminisme aujourd’hui qui va parfois jusqu’à affirmer sa haine des hommes ? « Tout cela est quand même très dogmatique. Est-ce que je le comprends ? Non. Mais je cherche des explications. Qu’est-ce qui anime ces mouvements de très jeunes femmes, qui ont un comportement et un discours tellement radicaux et parfois qui s’appuient sur ce qu’il faut bien appeler une langue de bois... J’ai tendance à penser qu’il y a des cycles. On dit toujours que le
XIXe siècle, très répressif au plan sexuel, a succédé à un XVIIIe au contraire très libéral. Donc j’ose espérer que cette période qu’on traverse ne durera pas éternellement, envahie de discours qui n’expriment pas seulement une image négative des hommes chez certaines femmes, mais plutôt une peur de la sexualité. Ces filles, il faut dire assez revêches, est-ce qu’elles flirtent encore ? (...) ».