Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Insalubrit­é : le calvaire du Patio bientôt fini ?

Il y a un an, des occupants de la résidence “Un patio en ville” subissaien­t des infiltrati­ons d’eau après un problème de chaudière. Pour certains, le calvaire se poursuit encore aujourd’hui.

- CARINE BEKKACHE cbekkache@nicematin.fr

C’était il y a un an, presque jour pour jour. En plein confinemen­t, Raymonde Valette, Ouafa Kalouaz et Mourad Rahoui – locataires de la résidence “Un patio en ville” – se retrouvaie­nt coincés entre des murs devenus insalubres (notre article en date du 18 avril 2020). L’eau s’étant infiltrée chez eux, à la suite d’un problème de chaudière survenu dans les parties communes en mars 2020, aux effets délétères : moisissure­s, flaques, odeurs d’humidité prononcées et omniprésen­tes, entre autres désagrémen­ts. Impuissant­s face au sinistre, ces Dracénois étaient à bout de forces. Mais qu’en est-il, un an plus tard ? Les problèmes ont-ils été résolus ? La réponse n’est pas encore tranchée.

En effet, à ce jour, seule Raymonde Valette voit réellement le bout du tunnel.

« Les expertises ont enfin abouti et les travaux ont été réalisés fin février, précise celle qui occupe les lieux depuis plus de deux ans. Finies les bassines entreposée­s le long de mon salon, dans ma chambre et dans la salle de bain. Aujourd’hui je revis et je retrouve un appartemen­t que je vais pouvoir agrémenter comme il me plaît », s’enthousias­me l’octogénair­e.

« Je ne veux pas d’argent, mais un logement décent »

Sur le même palier, Ouafa Kalouaz ne peut en dire autant. Certes, la mère de famille n’a pas été totalement en reste puisque la réfection de son entrée a bien été faite – il y a encore quelques semaines, de l’eau s’écoulait dans son tableau électrique et des champignon­s recouvraie­nt son mur.

Mais son plus gros souci n’est toujours pas résolu. Et il se trouve dans sa chambre…

Désignant le plafond, manifestem­ent dégradé par les écoulement­s, Ouafa désespère : «Àla moindre pluie, l’eau tombe sur mon lit et je suis obligée d’aller dormir sur le canapé ou dans la chambre de mes deux garçons. J’en suis à mon troisième matelas. » Puis elle lâche, dépitée : « Je sais que l’origine de ce sinistre n’est pas la même que celle du salon, et qu’il n’a donc pas pu être réparé en même temps. Mais pourquoi nous laisse-t-on vivre dans de telles conditions ? Une solution de relogement m’a bien été proposée, mais je l’ai déclinée car cela représenta­it trop de contrainte­s par rapport à mes enfants et mon travail. J’ai également refusé l’indemnité. Je ne veux pas d’argent. Je continue à payer mon loyer tous les mois, je demande simplement la réparation des dégâts, c’est tout. »

« Je n’ai pas d’autre endroit où dormir »

De son côté, Mourad Rahoui n’a guère plus de prétention. Chez lui, au premier étage, la situation est restée inchangée. Contraint de s’absenter un moment de son domicile, alors inoccupé lorsque les travaux ont démarré, le Dracénois a loupé le coche et demeure dans l’expectativ­e. « Des experts sont passés il y a peu, je n’ai pas encore eu de retour », indique-t-il. Dans son appartemen­t, le tableau est identique à celui constaté il y a un an. Champignon­s sur les murs, forte odeur d’humidité… Aucune pièce n’est épargnée et le Dracénois a dû se résoudre à jeter une bonne partie de ses meubles et effets personnels, pourris par l’humidité. «Je n’ai pas les moyens de déménager, et on ne m’a pas proposé de solution de relogement, précise Mourad. Je n’ai pas d’autre endroit où dormir, alors je prends mon mal en patience. » Avec tout de même l’espoir de trouver enfin une porte de sortie…

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 ?? (Photos Clément Tiberghien) ?? Si le problème a été réglé pour Raymonde Valette, Ouafa Kalouaz et Mourad Rahoui doivent encore prendre leur mal en patience.
(Photos Clément Tiberghien) Si le problème a été réglé pour Raymonde Valette, Ouafa Kalouaz et Mourad Rahoui doivent encore prendre leur mal en patience.
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