Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Rudi Wulf « de retour àlamaison»
Revenu un peu à la surprise générale au RCT, afin de pallier le départ de Bryce Heem, Rudi Wulf entend bien tout donner sur la rade où il est « chez lui ». Dès ce week-end face au Lou ?
L’annonce de son retour a forcément ravivé la machine à souvenirs. Ceux des années bénies du RCT, quand le club raflait tout. Rudi Wulf, synonyme de titres certes, mais les habitués de Mayol se rappellent surtout de l’homme. Discret, poli, gentil. Lui qui est devenu un vrai Toulonnais, depuis qu’il s’est marié à une Varoise et a fondé une famille en bord de rade. De retour au RCT, après une saison à Castres et cinq années à Lyon, le polyvalent troisquarts mettra un terme à sa carrière dans quelques semaines. Prêt à boucler la boucle, le NéoZélandais ne le cache pas : il est « de retour à la maison ». Et le hasard faisant parfois bien les choses, il pourrait inaugurer son retour au RCT dès ce week-end, avec un déplacement à Lyon. Rudi a accepté de son confier sur son retour. En anglais, mais avec toujours autant de sympathie.
Que ressentez-vous depuis votre retour à Toulon ?
Je me sens vraiment très bien. C’est super de rentrer à la maison. Toulon, c’est chez moi en France. Ma femme et sa famille sont de Toulon, mes enfants sont nés ici. Je suis vraiment heureux de retrouver également le RCT qui est un club important pour moi. Je me sens privilégié de faire à nouveau partie de cette équipe.
Quand le RCT vous a contacté, il n’y a pas eu d’hésitation ? L’opportunité s’est présentée car le RCT cherchait un joker. J’ai été surpris mais ravi de pouvoir saisir cette occasion. C’est super pour moi mais aussi pour ma famille. C’est aussi symbolique, car je reviens là où ma carrière a commencé en France.
Avez-vous rapidement retrouvé vos marques ?
Les sensations sont vraiment bonnes. J’ai été très bien accueilli par les gars, Patrice et le staff. J’ai eu droit à quelques gros entraînements la semaine dernière. Je me sens bien physiquement et si Patrice fait appel à moi, je me donnerai à %. Je veux contribuer à aider l’équipe, en partageant mon expérience avec les plus jeunes. De grosses échéances attendent le club dans les prochaines semaines, avec un bloc déterminant pour la suite. Chaque point va être important et ça commence ce week-end à Lyon. Nous nous préparons à un gros match.
Beaucoup de choses ont changé un club depuis votre départ…
Le nouveau centre d’entraînement est vraiment incroyable. Ça change de ce que j’ai pu connaître auparavant. C’est une chance pour moi, à ce stade de ma carrière, d’avoir de tels outils, pour s’entraîner mais aussi pour la récupération. Le club a mis en place des choses très positives pour le futur. Il y a un nouveau président, un staff bien en place. Les joueurs sont très soudés, avec un mélange intéressant entre des jeunes et des gars plus expérimentés.
Vous venez de passer cinq saisons à Lyon. Que retenezvous de cette expérience ?
J’ai passé cinq bonnes années làbas. Avec beaucoup d’amis, j’avais de très bonnes relations avec mes coéquipiers, mais aussi avec le staff. Nous avons participé à écrire une partie de l’histoire de ce club en atteignant les demi-finales pour la première fois. Cela a été une grande période de ma carrière. Lyon a été un chapitre de mon histoire, désormais j’en ouvre un nouveau avec le RCT.
Quels sont vos liens avec Pierre Mignoni ?
C’est assez particulier. J’ai joué avec Pierre. Lorsque je suis arrivé à Toulon, il disputait sa dernière saison. Il était un très bon joueur et il est devenu un grand coach. Après ma première année, je suis retourné un an en NouvelleZélande pour ma famille, et quand je suis revenu à Toulon, il était devenu entraîneur des troisquarts. Il a été mon coach pendant trois ans à Toulon puis durant cinq saisons à Lyon. Nous nous entendons très bien. Avec ma femme, nous sommes très proches de lui. Maintenant qu’il n’est plus mon coach, je peux dire que c’est un ami (sourire) !
Le hasard fait que Toulon affronte Lyon ce week-end. Cela risque d’être étrange pour vous…
(Rires) Si le coach me retient dans le groupe, je serai prêt. Mais oui, ce sera particulier puisque je connais tous les garçons en face.
Mais quand j’étais jeune, mon père me disait : « Tu n’as aucun ami sur le terrain. Avant et après pas de problème, mais pendant minutes il n’y a pas de copains ». J’ai toujours cette phrase de mon pèreentêteetceseralecassije joue.
Cela a été le cas lorsque vous êtes revenu affronter Toulon pour la première fois ? Exactement ! C’était le même sentiment quand je suis revenu à Mayol avec Castres, après trois années de succès avec le RCT. Même si c’est vrai que Mayol reste un stade spécial pour moi avec tout ce que j’y ai vécu. Pour l’anecdote, quand je suis revenu pour la première fois, je me suis trompé de vestiaire, j’allais dans celui de Toulon. C’est le responsable de la sécurité qui m’adit« qu’est-ce que tu fais, tu es de l’autre côté maintenant ! ». J’avais oublié ! (rires).
Vous avez tout gagné avec le RCT. Quel est votre meilleur souvenir ?
Il y en a beaucoup. Mais je pense que c’est le fait d’avoir gagné la Champions Cup. Je ne peux pas choisir un des titres, car les trois ont vraiment une saveur particulière pour moi. Le premier
a été très important pour l’histoire du club. La seconde année, avec le doublé c’était incroyable aussi. Puis le triplé en coupe d’Europe, c’est quelque chose de très dur à faire. C’était vraiment énorme.
Avez-vous encore en tête les images du retour à Toulon l’année du doublé ?
Je n’oublierai jamais ces moments-là. Il y avait tellement de joie dans toute la ville, les supporters étaient si heureux que l’on ramène le Brennus. C’était un grand moment pour tout le monde. C’est quelque chose qui restera dans les têtes de tout le monde.
Toulon a été votre première expérience à l’étranger dans votre carrière. Comment aviezvous vécu ce changement à l’époque ?
Les premiers temps ont été vraiment très durs. Le principal problème était la langue bien évidemment. Mais c’était tout de même quelque chose d’énorme d’arriver dans un club comme Toulon, avec l’engouement des supporters qu’il y a ici. Quand vous descendez du bus les premières fois et que vous marchez au milieu des supporters, c’est une expérience incroyable. Tout le monde se souvient de ces moments-là, parce que personne n’a jamais vécu ça avant.
Vous êtes dans les derniers mois de votre carrière. Comment vivez-vous ces instants ?
J’essaie de profiter de ces moments. J’ai la chance de pouvoir finir avec des matchs de haut niveau dans une grande équipe. Si j’ai l’opportunité de jouer je donnerai tout. C’est aussi un privilège de pouvoir terminer aux côtés de mes frères NéoZélandais Isaia Toeava et Ma’a Nonu. Je profite de leur compagnie et de pouvoir m’entraîner avec eux.
‘‘ Lors de mon premier retour à Mayol, je me suis trompé de vestiaire”