Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Pour faire du sport, ils sont allés au bout de leur web

Frustrés de ne pas pouvoir pratiquer leurs activités habituelle­s, ces passionnés ont misé sur Facebook pour organiser des rencontres. Le phénomène a pris beaucoup d’ampleur.

- LIONEL PAOLI lpaoli@nicematin.fr

Le premier écho de leurs activités, ce matin-là, est sonore : ce sont des éclats de rire qui roulent sous les pins. Sur le parking du Dramont, à un jet de pierre de la plage du Débarqueme­nt, quatorze silhouette­s transpiren­t dans la bonne humeur.

Sauts d’échauffeme­nt, petites foulées, flexions, tractions… Ces forçats de l’effort sont partis pour une heure de souffrance­s.

Une bande d’amis ? Pas exactement. Certains de ceux qui grimacent en rougissant ne se connaissai­ent pas soixante minutes plus tôt. Ce qui les lie, c’est l’appartenan­ce à un groupe Facebook, « Sport Fréjus Saint-Raphaël ».

« C’est décontract­é, sans chichis… J’adore ! »

« À mon arrivée à Saint-Raphaël, il y a trois ans, je m’étais inscrit pour trouver des partenaire­s au tennis,

raconte Christophe Cuypers. Puis, je ne m’en étais plus occupé. »

En début d’année, cependant, le conseiller immobilier se reconnecte. Le groupe compte alors une centaine de membres.

« En pleine pandémie, je me suis dit qu’il y avait peut-être moyen d’utiliser le web pour fédérer les amateurs de sports frustrés par la fermeture des clubs et des salles, poursuit-il. J’ai lancé une idée : que ceux qui veulent partager leur passion pour la course, la randonnée, la danse ou autre, fixent un rendezvous. Vient qui veut ! »

Le succès est immédiat. En trois semaines, le nombre d’inscrits décuple.

« C’est le bon côté des réseaux sociaux, apprécie Marie-France Saim, 56 ans, en s’échinant sur des élastiques. On prend contact derrière son écran, mais on se retrouve très vite pour des échanges dans la vraie vie ! À chaque fois, il y a de nouvelles têtes. C’est décontract­é, sans chichis… J’adore ! »

L’un des points forts du système, c’est évidemment la gratuité. « Certaines séances peuvent être payantes, précise Christophe Cuypers. On trouve normal d’ouvrir cette possibilit­é aux coachs qui font du bénévolat. Mais c’est exceptionn­el et toujours précisé en amont. »

« Ça ne m’étonne pas »

Taïna Moné, 32 ans, est l’une des dernières arrivées. «Ça ne m’étonne pas qu’il y ait autant de monde, halète-t-elle. Les gens manquent de contacts humains ; chacun vit dans son coin. Se retrouver en plein air, en respectant les distances de sécurité, ça fait autant du bien au corps qu’au moral. » Pour participer, il suffit de se connecter sur le groupe Facebook, d’envoyer une demande… et de chausser ses baskets !

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(Photo Philippe Arnassan) Au Dramont, en plein air, ces internaute­s passent des relations virtuelles aux activités physiques.
 ?? (Photos Philippe Arnassan) ?? Taïna Moné, Christophe Cuypers et Marie-France Saim goûtent le bonheur de faire du sport en groupe.
(Photos Philippe Arnassan) Taïna Moné, Christophe Cuypers et Marie-France Saim goûtent le bonheur de faire du sport en groupe.
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