Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un Français sur deux a déjà commis un vol dans un hôtel

Un récent sondage démontre que les touristes français font souvent preuve d’indélicate­sse dans les établissem­ents où ils séjournent. De la télévision au peignoir, rien ne semble les rebuter...

- ERIC FAREL efarel@nicematin.fr

Allez, avouons-le, lequel d’entre nous n’a pas été tenté à l’occasion d’un séjour dans un hôtel, d’emporter dans sa valise, en toute discrétion, un petit souvenir de sa villégiatu­re ? C’est qu’il est bien tentant ce peignoir de bain, pratique cette bouilloire, sympas ces serviettes… Et si vous-même n’avez pas été au bout de ce fantasme, sachez-le : 47 % des Français auraient déjà dérobé au moins un objet dans un établissem­ent hôtelier. Ce chiffre, c’est celui que révèle une étude récente réalisée à la demande du site Hôtels.com par l’institut OnePoll auprès de 500 personnes. Étonnant ? Pas vraiment quand on sait que, de surcroît, les auteurs de ces larcins n’éprouvent aucun scrupule à les revendique­r. En effet, 63 % d’entre eux confessent avoir révélé sans honte à leurs proches ou amis qu’ils les ont commis!

Jusqu’à   euros de préjudice

Cependant, 14 % déclarent avoir ressenti un sentiment de culpabilit­é, même s’ils n’ont pu refréner leur pulsion « cleptomani­aque » au moment d’accomplir leur geste. En revanche, 11 % des Français recherchen­t cette poussée d’adrénaline et 3 sur 10 se justifient en affirmant qu’ayant payé leur chambre, ils ont aussi réglé la note… pour ce qu’elle contient. Bien sûr, il n’est pas très grave d’embarquer avec soi le gel douche, le shampoing, la savonnette ou même les chaussons laissés dans la chambre à la discrétion des clients, et d’ailleurs inclus la plupart du temps dans le prix de l’hébergemen­t.

Mais le préjudice pour l’hôtelier peut parfois s’avérer très sérieux dès lors que les touristes indélicats font main basse sur des produits de qualité. Le coût moyen des vols représente ainsi 5 500 euros par an et peut atteindre les 20 000 euros dans les hôtels de luxe de type 5 étoiles !

Caméras, cartes magnétique­s et vis antivol

Quant au profil-type du voleur, c’est simple : il n’en existerait pas. Autrement dit, tout le monde est susceptibl­e de céder à cette « faiblesse », parfois de façon presque instinctiv­e lorsqu’il s’agit de s’approprier tout ou partie du contenu du mini-bar. De quelles armes les hôteliers disposent-ils pour dissuader leurs clients indélicats de faire leur « marché » dans leur établissem­ent ? La technologi­e se met aujourd’hui à leur service : les caméras de surveillan­ce veillent au grain bien sûr, parfois d’ailleurs judicieuse­ment placées afin d’éviter les pillages

dans les chambres situées en rez-de-jardin. Les cartes magnétique­s désormais largement utilisées permettent une informatio­n sur les allées et venues de la clientèle. Et puis, chat échaudé craignant l’eau froide, les objets ayant une certaine valeur comme les téléviseur­s, sont fixés à l’aide de vis antivol. Enfin, pour contrer les vols dans les minibars, les hôtels proposent certaines boissons déjà comprises dans le coût de la chambre.

Cela étant, et comme le fait justement remarquer Christine Welter, présidente du syndicat des hôteliers de Cannes et du bassin cannois, la préoccupat­ion actuelle du secteur est tout autre… « Nous aimerions bien avoir comme seul souci les vols dans les chambres, assure-telle. Mais ce qui nous inquiète, c’est bien de savoir à quelle date reprendra l’activité. » Un sujet beaucoup plus sensible en effet…

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