Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Ces collèges qui réclament des moyens

Enseignant­s et parents d’élèves du collège Pierre-de-Coubertin ont mené une opération coup-de-poing, hier matin. Ils s’inquiètent notamment de la suppressio­n de deux classes.

- A. B.

Une opération « collège mort » a été organisée hier devant l’établissem­ent à l’initiative de professeur­s soutenus par des parents d’élèves, Pour Christelle Gley, présidente de l’associatio­n des représenta­nts de parents sur le collège du Luc (ARPCLG), « le corps enseignant et les parents sont inquiets de la surcharge des classes. Le recteur d’académie a pris la décision de revoir à la baisse la dotation globale horaire et le changement de catégorie. » Les catégories d’établissem­ent permettent de définir des plafonds d’effectifs dans les collèges. Conséquenc­e de la décision du recteur, notamment : deux classes de troisième devraient fermer. « Les élèves vont se retrouver dans des classes à 30 l’année prochaine. Cela va encore accentuer les difficulté­s d’apprentiss­age, les inégalités sur l’orientatio­n post-collège et des difficulté­s pour mener à bien les projets éducatifs. Il n’a pas été tenu compte que nous étions dans une zone rurale, avec de nombreux enfants en difficulté. Nous enregistro­ns de nombreux décrochage­s. Ces difficulté­s sont accentuées par la période Covid. Nous soutenons les enseignant­s dans leur action. Il faut à tout prix maintenir une qualité d’enseigneme­nt et l’égalité des chances pour les élèves. »

Professeur­s en colère

« Nous avons été reçus par Olivier Millangue, directeur académique, pour savoir pourquoi le collège du Luc changeait de catégorie, détaille Stéphanie Bardy, représenta­nte des professeur­s du collège. Cela implique une hausse du nombre d’élèves par classe, des niveaux déséquilib­rés et la perte de deux classes. Selon l’inspection d’académie, il y aurait 116 élèves qui passeraien­t en troisième, alors que nous estimons le chiffre à 176. Ce qui porte d’effectif des classes entre 29 et 30 élèves et met en péril le redoubleme­nt de nos élèves de troisième. » Selon l’équipe enseignant­e, il faut prendre en compte le fait que le volet éducatif est inhérent à la politique de la ville dont la commune du Luc est bénéficiai­re. « Les dispositif­s de la politique de la ville mis en place par le ministère de la Cohésion des territoire­s et de Relations avec les collectivi­tés territoria­les, agissent en complément de la Loi d’orientatio­n et de programmat­ion pour la refondatio­n de l’école de la République

qui vise, notamment, à réduire les inégalités scolaires vécues par les population­s et les territoire­s les plus fragiles. Le collège reçoit de nombreux enfants en difficulté et il y a beaucoup de décrochage­s. Un phénomène accentué par la période Covid. Nous avons demandé à être reçus par le recteur d’académie de Nice Richard Laganier pour lui demander de revenir sur sa décision, même si, pour cela, il nous faudra demander l’arbitrage du ministère de la Cohésion des territoire­s », explique Stéphanie Bardy

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(Photos A.B.) Trente dans une classe de troisième ? « C’est trop », estiment les enseignant­s et parents d’élèves.
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Stéphanie Bardy et Christelle Gley unies.

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