Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Les clubs de danse entrent en piste

En souffrance depuis le début de la crise, l’associatio­n Bouge danse s’adapte tant bien que mal aux mesures prises pour endiguer l’épidémie. Mais le ras-le-bol n’est pas loin…

- ROMAIN ALCARAZ ralcaraz@nicematin.fr

Les cours de danse interdits en intérieur, c’est peut-être la goutte d’eau qui aura fait déborder le vase de la colère. Et sans y aller par quatre chemins, mais avec un néologisme à l’appui, l’associatio­n Bouge danse de Barjols annonce son entrée en Résist’danse !

Le tout mérite quelques explicatio­ns…

Dans ce village du Haut Var, l’associatio­n est du genre active. « Avant la Covid, on avait 160 adhérents », rappelle Roxane Lagier, trésorière et professeur. Depuis 23 ans, cette structure, qui dispense des cours de danse en tous genres (de la danse de salon au modern jazz en passant par la comédie musicale ou encore la danse urbaine), et pour tout âge (à partir de 4 ans), anime la vie locale. « Nous participon­s aux événements avec nos adhérents, qui proposent régulièrem­ent des démonstrat­ions. » Tournois sportifs, exhibition de voitures anciennes… Il n’est en effet pas rare de voir sur le podium des danseurs issus des cours de l’école barjolaise.

Enfin, ça, c’était avant.

Un nombre d’adhérents réduit de moitié

La crise sanitaire est passée par là, emportant avec elle l’essentiel de l’activité de l’associatio­n lors des premiers mois. Du moins, en présentiel. « On a su s’adapter. Nous n’avons jamais arrêté de dispenser nos cours, via Internet notamment. » Seulement voilà : entre les soucis de connexion dans les villages parfois victimes de fracture numérique, et l’absence d’échanges humains, la formule n’est pas idéale. L’associatio­n perd des membres. « Nous avons vu notre total d’adhérents divisé quasiment par deux. »

Un sérieux coup dur pour cette structure qui n’a pas de matelas financier pour gérer les pertes occasionné­es. « Nous sommes une associatio­n à but non lucratif, donc la totalité de notre excédent est réinvestie, nous n’avons pas de réserve. »

Heureuseme­nt, Bouge danse sait pouvoir compter sur l’engagement sans faille des bénévoles. « Même les intervenan­ts extérieurs, qui sont payés, ont revu leur tarif à la baisse. » Et plus récemment, les cours en présentiel ont pu reprendre en salle pour les mineurs. « C’est important pour eux aussi. C’est une respiratio­n pour les jeunes, sinon ils n’ont que l’école ou le collège. Et parfois, quand ça se passe mal dans le parcours scolaire, ils retrouvent de la confiance avec nous à la danse. »

Puis est venue l’interdicti­on de danser à l’intérieur. « Nous avons mis en place un protocole super strict, avec marquage au sol, gel, masque quand on ne danse pas… Et quand on sait que les enfants sont côte à côte dans les écoles, on ne comprend pas cette nouvelle mesure. »

D’où cette colère, qui se traduira par une manifestat­ion à Toulon, dans quelques jours (lire ci-contre). « Tout ce qu’on veut, c’est la réouvertur­e des cours. »

Dit comme ça, ça semble aussi simple qu’un entrechat.

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 ?? (Photo Hélène dos Santos) ?? Les élèves de l’école Bouge danse préparent une chorégraph­ie pour la manifestat­ion toulonnais­e. Ce qui ne rattrapera pas l’annulation du spectacle l’année dernière.
(Photo Hélène dos Santos) Les élèves de l’école Bouge danse préparent une chorégraph­ie pour la manifestat­ion toulonnais­e. Ce qui ne rattrapera pas l’annulation du spectacle l’année dernière.

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