Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Premières tensions dans la majorité départementale
Le sénateur et conseiller départemental Michel Bonnus a attaqué sur les réseaux sociaux le président du département Marc Giraud, républicain comme lui. Il lui reproche un déjeuner avec des élus du RN.
Le coup d’envoi de la campagne des départementales aurait-il été donné mercredi aprèsmidi… sur Twitter ? Malgré l’incertitude qui pèse encore sur la date du scrutin, prévu le 13 juin prochain, c’est en tout cas l’analyse que font certains observateurs de la vie politique varoise.
Une chose est sûre, la série de messages publiée sur le célèbre réseau social par le Toulonnais Michel Bonnus n’est pas vraiment passée inaperçue. Le sénateur et conseiller départemental de la majorité Les Républicains s’attaque frontalement au président du Département, Marc Giraud.
« Que le RN vote favorablement le budget présenté par le président du Département, c’est pour le moins ambigu, écrit notamment Michel Bonnus. Mais que dans la foulée, [Marc Giraud] s’entoure de deux élus RN lors du déjeuner, c’est tout simplement inadmissible ! » Le parlementaire fait ici référence à la séance plénière qui s’est tenue mardi à Toulon et au repas qui a suivi, où les 40 élus de la majorité ont l’habitude de se retrouver. En voyant deux membres du Rassemblement national invités à la table de Marc Giraud, en l’occurrence Jessica Hoet et Jacques Danvy (canton de Garéoult), Michel Bonnus aurait tourné les talons.
« Manger avec eux, c’est cautionner ! »
Moi, ce sont mes adversaires politiques. Je ne m’afficherai jamais avec le RN. J’ai une ligne de conduite », renchérit aujourd’hui Michel Bonnus, joint par Varmatin. « Ils ont fait tellement de mal à Toulon et au Var, ils servent une telle idéologie que je ne peux pas comprendre une attitude pareille. Manger avec eux, c’est cautionner qui ils sont. Imaginet-on un Renaud Muselier ou un Hubert Falco manger avec des élus du Rassemblement national ? Non ! »
Contacté, Marc Giraud a fait savoir qu’il ne souhaitait pas faire de commentaire. Mais après une telle sortie, difficile d’imaginer les deux hommes travailler main dans la main.
« Si demain le président me demande de quitter sa majorité, je le ferai », assure Michel Bonnus. Et s’il se représente, il est évident que je ne serai pas à ses côtés. » Quant à y lire un « lâchage » calculé de son président à trois mois de l’élection, voire un service commandé et une première salve en attendant que d’autres ne se lancent dans la campagne, il y a toutefois un pas que ce proche d’Hubert Falco ne franchira pas : « Il ne faut pas surinterpréter ces tweets. J’engage uniquement ma parole ! » Rappelons que Marc Giraud n’a pas encore fait part publiquement de ses intentions quant au fait de briguer ou non un second mandat au Département, même si d’aucuns assurent qu’en
privé, il ne cache pas ses ambitions.
L’élu ne serait toutefois plus en odeur de sainteté dans sa famille politique. Les Républicains trouveraient pour le moins encombrant celui qui comparaîtra bientôt pour détournement de fonds publics, en sa qualité d’ancien maire de Carqueiranne.