Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un logement social indécent aux 3 coteaux

Une Dracénoise a dû débourser plus de 800 euros pour vivre dans des conditions décentes après l’attributio­n d’un logement social mal entretenu aux HLM Les trois coteaux.

- E. E. eespejo@nicematin.fr

Cette barre d’immeuble à l’allure plutôt avenante peut révéler quelques surprises. Difficile d’imaginer un tel intérieur. Pourtant avant de franchir la porte de l’immeuble, une première alerte est visible au pied de la résidence des HLM Les trois coteaux où des trous béants se sont formés dans le bitume du parking. Dans le bâtiment « M », les parties communes témoignent du temps qui passe. Un état de détériorat­ion qui se constate aussi dans l’un des appartemen­ts aujourd’hui occupé par, Claudia (1), une mère de famille. « Je suis choquée que ce type d’appartemen­t soit proposé à la location sans un minimum d’entretien », martèle la jeune femme (lire par ailleurs).

«   euros de travaux »

« Il faut alerter l’opinion sur l’état de ce type de logements sociaux », poursuit Claudia. La mère de famille, qui s’est séparée de son conjoint, a longtemps cherché un appartemen­t dans le parc locatif privé avant de se voir attribuer un logement social en fin d’année dernière. « J’ai été surprise d’avoir un avis favorable si rapidement » concède-t-elle. Mais la Dracénoise a rapidement déchanté. « J’ai eu le choix entre un appartemen­t dans le centre ancien rue des Minimes, mal isolé dont personne ne voulait, et un autre dans les HLM situés près de l’église Sainte-Famille en mauvais état. »

Pas franchemen­t de quoi se réjouir pour cette mère de famille qui s’est rabattue sur celui à l’entrée Est de la ville et y a emménagé il y a quelques semaines.

« Le faux T4 était encrassé du sol au plafond, raconte-t-elle photos et vidéo à l’appui. De la tapisserie avec des marques jaunâtres et orangées par endroits, des encadremen­ts de portes noirs. » Toutefois, il présentait plus d’atouts que celui du centre-ville, avec un loyer moins onéreux de 641 euros.

Une aide de l’UTS

La Dracénoise décide donc de s’installer quartier des Collettes avec ses deux enfants de 7 et 15 ans. Mais pas sans un coup de propre au préalable.

« J’ai sollicité l’agence gestionnai­re 3F Sud. En vain », raconte Claudia. Elle évoque le problème avec son entourage.

« Un ami d’enfance, peintre en bâtiment, est venu constater par luimême. Il était scandalisé par l’état de l’appartemen­t », poursuit Claudia. « Selon lui, il y en avait pour 7 000 euros de travaux entre la main-d’oeuvre et le matériel. »

Claudia sollicite une assistante sociale puis fait une demande de secours d’urgence auprès de l’Union des travailleu­rs sociaux (UTS).

« J’ai obtenu une première aide de 300 euros puis 180 euros. » De quoi acheter une partie des produits pour réhabilite­r le logement mais pas de quoi financer l’ensemble des travaux.

« J’ai dû débourser plus de 800 euros. Il nous a fallu 10 jours pour tout refaire. Détapisser et nettoyer les murs pour ensuite les peindre, poser un nouveau lino... Il était impossible pour moi de venir m’installer avec mes enfants dans cet appartemen­t en l’état. L’une des chambres était vraiment dans un sale état. »

Si la jeune femme dénonce avec force l’indignité de ce logement aujourd’hui c’est, dit-elle, pour éviter que cela arrive à d’autres.

« J’ai eu de la chance d’avoir un ami du métier qui m’a aidé à faire les travaux mais ce n’est pas le cas de tout le monde. »

1. Le prénom a été modifié pour préserver l’anonymat de la personne.

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Claudia a dû refaire à ses frais une bonne partie des peintures de l’appartemen­t qu’elle loue.
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(Photos Adeline Lebel et DR)

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