Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Dépôts sauvages au Castellet et dans l’arrière-pays niçois
Dans l’ouest-Var, le plateau de Signes est gangrené par les dépôts sauvages. La localité avait d’ailleurs fait la une des médias après le décès tragique en août 2019 du maire de la commune, Jean Michel, renversé mortellement par un conducteur voulant s’enfuir après un dépôt sauvage. Et si l’Oclaesp était intervenu en tant que simple conseil sur cette affaire, un autre dossier avait été confié à l’Office : celui de la décharge illégale de La Capucine, au Castellet.
Chantiers du tram de Nice et du tunnel de Monaco
« C’est relativement toujours la même problématique dans le Var, indique la lieutenant Solenn Le Gouez, en charge du détachement marseillais. Avec la sururbanisation, il y a de nombreux déchets dus à la construction et certaines entreprises ne s’embarrassent pas des règles. C’est là qu’on voit des décharges illégales se créer. Dans le cas du Castellet, la décharge illégale fonctionnait très proprement, de la même manière qu’une décharge lambda, sauf qu’elle n’avait aucune existence légale .» Mercredi 20 novembre 2019 au petit matin, l’entreprise qui stockait un million de tonnes de déchets depuis une trentaine d’années avait reçu un coup d’arrêt. Quatre personnes avaient été interpellées.
Autre affaire marquante suivie il y a quelques années par l’Oclaesp, celui des dépôts sauvages dans l’arrièrepays niçois. Neuf mises en examen avaient eu lieu en mars 2018 dans ce vaste dossier de terres polluées. « Des entreprises azuréennes, monégasques et varoises déposaient les déchets venant des chantiers du tramway de Nice et du tunnel de Monaco dans des communes de l’arrière-pays niçois, explique le général Diacono. Tous les débris étaient abandonnés dans la nature et le système était bien huilé. C’était un véritable travail en bande organisée. On parlait de milliers de tonnes dans la nature qui défiguraient complètement le paysage. » Un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur et qui est devenu la priorité de l’Office central. « On voit dans le fonctionnement de ces délinquants un véritable réseau en bande organisée avec des sociétés éphémères qui disparaissent au bout d’un an et qui flirtent toujours avec la légalité. C’est très compliqué et technique, c’est une délinquance très réfléchie .»