Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Précarité menstruelle : une affaire déjà réglée par ici
Les étudiantes démunies et inscrites à la fac de droit, l’IUT, l’école d’infirmières ou celle préparant au professorat, peuvent désormais bénéficier gratuitement de tampons et serviettes périodiques.
La demande était forte de la part des associations féministes et elle ne datait pas d’hier. Finalement la crise sanitaire n’aura fait qu’accélérer le mouvement.
Depuis quelques semaines le gouvernement a décidé que les étudiantes précaires pourront s’approvisionner gratuitement en serviettes hygiéniques et tampons. Et cela dès la rentrée prochaine. L’université de Toulon n’a pas attendu jusque-là et alimente depuis quelques semaines les campus de l’aire toulonnaise.
Hier son vice-président, Michel Langevin, était en visite à la faculté de droit pour mettre en place un dispositif de distribution sur Draguignan.
« Pour l’instant celui-ci se fera à partir de la Maison de l’étudiant mais prochainement on va installer un distributeur dans cette fac. Il faut juste trouver un endroit qui soit à la fois accessible et discret », confiaitil. « C’est vrai que si l’on est un peu introverti, cela peut-être gênant par rapport au regard des garçons », estimait Julia en deuxième année de droit. La jeune fille ne se sent en tout cas pas concernée, « c’est naturel après tout ». Pour elle et sa copine Malaury, le plus important est ailleurs. «Il y a des élèves qui, par manque de moyens, ne peuvent s’acheter ces produits relativement chers et préfèrent rater les cours le temps de leurs règles ».
De qualité et bio
Michel Langevin va plus loin encore, « certaines personnes utilisent parfois des matériaux peu appropriés ce qui peut occasionner des infections ».
Pas de danger avec les produits proposés ici, ils sont de qualité et
bio. Ce que n’a manqué de repérer Malaury, « autant pour la nourriture je ne fais pas attention à ça autant là je trouve que c’est très important ».
Pour Magali Barnoin, directrice sur Toulon « des projets vie étudiante et innovations », pas de doute, « cette avancée est un pas de plus vers l’égalité hommes-femmes ». Brigitte Dubouis, l’adjointe (Photo B. D.) à l’enseignement, n’en pense pas moins « c’est une prise en charge de la santé très importante ». Pas question donc de faire la police pour savoir si les personnes qui iront se servir ont les moyens ou pas. «On ne va pas faire d’enquête sociale », sourit Magali Barnoin. La responsable de la fac de droit, Sophie Lacomare, croit plutôt en la responsabilité de chacune. Et puis comme elle le dit, «cenesont pas des repas gratuits au resto qui sont offerts...».
Seule à la manoeuvre pour l’instant, la Maison de l’étudiant sera donc l’adresse toute indiquée pour retirer des kits de tampons ou de serviettes (1). Sa directrice, Corinne Jeronne, en est un peu fière, « depuis trois ans il y a une véritable dynamique, nous sommes devenus le relais entre les différentes universités de la ville » . Et là, c’est pour une très belle cause. 1. Du lundi au vendredi au 247 rue Jean Aicard