Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Vinon : Josette Boudier, un livre dans le Gouin de sa tête !

- P. J.

Si sa carrière parisienne dans le marketing/publicité est reléguée au rang de ses souvenirs, Josette Boudier n’a pas résisté à l’enthousias­me de dédier sa plume au passé de son village d’adoption. « J’ai toujours adoré le français et écrit par plaisir », dit-elle. Lorsqu’elle pose ses valises à Vinon, « démunie » après la disparitio­n de son mari, elle trouve dans les mots l’apaisement de ses maux. Correspond­ante pour notre titre depuis 2008, (« j’adore le contact avec les gens, raconter des histoires simples et vraies »), elle collabore également au bulletin municipal trimestrie­l.

Mémoires de temps révolus

Mais c’est de sa rencontre avec André Gouin que l’envie de noircir plus encore des pages blanches va aller au-delà de ses écrits personnels, dédiés à sa vie et/ou à sa fille, pour s’offrir aux autres.

« Au long de mes rencontres avec André Gouin, je me suis aperçue que du haut de ses 85 ans, il avait une mémoire extraordin­aire du village dont il a pu stocker les modes de vie et mille anecdotes dans l’incontourn­able Café du commerce »

(ex-cercle de l’Union et aujourd’hui San Vero) aux destinées duquel ses parents ont présidé durant de nombreuses années. Et André sait de quoi il parle : «Au sortir de l’école, je me cachais sous une table et j’écoutais ce qui se disait »... Des vertes et des trop mûres, forcément...

Le temps était ainsi venu de déclassifi­er ces archives populaires ! Car risquer de perdre ce patrimoine oral ne pouvait satisfaire Josette qui posa son deal, sur le comptoir cette fois : « Si vous dites n’être pas en mesure d’écrire, vous racontez et moi je le fais ! »

Affaire conclue et les petites anecdotes de Vinon, la séricicult­ure (élevage du ver à soie), la vie dans les vignobles aujourd’hui disparus, les moissons ou les transhuman­ces vont prendre corps dans ces « Chroniques du café du Commerce », satisfaisa­nt de concert « cette envie ardente, ce plaisir, mais aussi ce besoin d’écrire » ,observe la fringante octogénair­e qui trouve dans l’écrit matière à (se) « tenir éveillée ».

Adoubé par René Frégni

L’ouvrage est agrémenté de cartes postales de l’époque et, cerise sur le gâteau, la couverture n’est autre qu’un cliché de Robert Doisneau qui était passé au village en 1945, où figurent les parents d’André Gouin. Fi de la gloire et du profit, Josette Boudier, avait pour idée de porter l’ouvrage sur les fonts baptismaux dans le seul but d’en confier la lecture aux amis et proches. C’était sans compter sur le maire, Claude Cheilan qui, séduit par le projet, a proposé de financer 2500 opuscules pour en faire cadeau aux Vinonnais. Avec l’aide précieuse de l’imprimeur du village, Alex Despretz.

Mais le petit bouquin, qui a reçu les honneurs d’une préface de René Frégni, lui aussi Vinonnais, pourrait faire son chemin et trouver voix au chapitre auprès du grand public. On le lui souhaite.

 ?? (Photo DR) ?? Josette Boudier ne pouvait laisser s’éteindre les souvenirs inépuisabl­es d’André Gouin. Ainsi, le Vinon d’hier a pu se conjuguer au présent.
(Photo DR) Josette Boudier ne pouvait laisser s’éteindre les souvenirs inépuisabl­es d’André Gouin. Ainsi, le Vinon d’hier a pu se conjuguer au présent.

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