Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Cordin au révélateur des Irlandais du Leinster

Gervais Cordin va disputer son premier match de Champions Cup face à des Irlandais qui excellent dans l’art de mettre l’arrière sous pression. Mais ce pur attaquant n’entend pas se renier.

- (Photo Laurent Martinat) PROPOS RECUEILLIS PAR OLIVIER BOUISSON

Pour sa deuxième saison au RCT, Gervais Cordin s’apprête à disputer l’un des plus gros matchs de sa jeune carrière. Jamais il n’avait affronté un adversaire du calibre du Leinster. Mais ne croyez pas que cela impression­ne cet attaquant patenté, largement plus attiré par un joli crochet que par une diagonale au pied de 40 mètres. Le virevoltan­t arrière aux crochets électrique­s et à la houppe aérienne sait qu’il doit progresser sur l’équilibre des ballons joués à la main et au pied.

Comment avez-vous attaqué la semaine après cette lourde défaite à Lyon ?

Avec un mal à la tête. On y est allé avec des intentions, de l’ambition mais on est passé complèteme­nt à côté. On s’est trompé.

Lyon est revenu à hauteur de Toulon et dans le match pour la sixième place. Comment envisagez-vous la suite ?

Il reste six matchs de championna­t et on a grillé nos jokers. Il faut assumer et engranger des points. On est Toulon et maintenant, il faut assumer nos conneries, gagner et se qualifier.

Il y a quand même une bonne nouvelle avec le retour des internatio­naux. Ça va faire plus de joueurs à l’entraîneme­nt. Ils font partie des meilleurs, ça va faire du bien.

Ça fait longtemps qu’ils n’ont pas joué avec Toulon, ils vont apporter de l’enthousias­me. C’est tous ensemble que l’on va relever la tête et que l’on va enchaîner.

Enchaîner, c’est dès vendredi au Leinster face à une équipe que vous n’avez jamais affrontée... Je n’ai jamais joué une équipe de Champions Cup car j’étais blessé lors du match de poule face à Sale. Le Leinster est une grosse équipe mais ça se rapproche d’une grosse équipe du Top . Personnell­ement, je ne me mets pas de pression par rapport à ça.

Mais, sans vous mettre la pression, vous allez quand même affronter les deux tiers de l’équipe d’Irlande...

C’est sûr, c’est une grosse équipe mais bon, il ne faut pas avoir peur non plus !

Plus jeune, est-ce que ça vous faisait rêver de regarder jouer le Leinster à la télévision ? Oui ça me faisait rêver mais je ne suis pas du genre à m’attarder sur l’adversaire. Je n’y prête pas plus attention que ça, je préfère me concentrer sur nous.

Quelle est, selon vous, la principale force du Leinster ?

La conquête. Que ce soit en province ou en équipe nationale, les Irlandais pratiquent un jeu très structuré avec beaucoup de pied de pression, des choses simples mais efficaces...

Justement, les Irlandais adorent taper par-dessus les ailiers et balader l’arrière. Est-ce que vous craignez cette pression ?

Je ne le crains pas, il faut juste être bon dans la communicat­ion avec ses ailiers, essayer de couvrir le maximum de terrain sans fragiliser la ligne défensive. Il faut essayer de leur montrer qu’il y a peu d’espace au fond du terrain et ça passera par un gros travail de l’arrière et des ailiers. C’est primordial pour ne pas se faire balader dans tous les sens.

Vous êtes un arrière atypique qui joue très peu au pied. Du coup, allez vous forcer votre nature ? Je ne peux pas dire ça avant un match, on va voir comment ça se passe. Si je dois utiliser le pied, je le ferai mais si je peux jouer à la main, je le ferai aussi. Sans doute que je vais devoir assurer au pied.

Ils font beaucoup de jeu au pied de pression avec notamment des rasants et ils montent fort. On va se préparer pour ça.

Est-ce que les entraîneur­s, notamment Julien Dupuy (trois-quarts) et Maxime Petitjean (jeu au pied) vous demandent d’utiliser davantage votre pied ?

Je le travaille beaucoup la semaine et le mercredi, on a un entraîneme­nt spécifique avec Maxime Petitjean. Il me demande de l’utiliser mais à bon escient, pas pour forcer le coup de pied. Ces derniers temps, on peut voir que je l’ai plus utilisé qu’avant.

Vos entraîneur­s sont satisfaits ?

Oui, après ils savent comment je suis. Ils ne vont pas me demander de taper dix fois au pied dans un match. Moi, je suis satisfait de ce que je produis dans ce secteur. Je pourrais l’utiliser encore un peu plus mais c’est un équilibre à trouver. Ça viendra avec le temps.

Mais vous préférez

relancer quand même ? ! Oui, c’est sûr ! Mais parfois je ne devrais pas relancer mais je le fais quand même. C’est là-dessus que je dois encore progresser.

Plus jeune, quel rapport aviez-vous avec le jeu au pied ?

J’aimais bien le faire à l’entraîneme­nt pour m’amuser mais en match je prenais plus de plaisir à jouer mes duels qu’à taper dans la balle. C’est une mauvaise habitude que j’ai prise de tout jouer à la main. C’est mon style de jeu.

Et aussi votre force... Oui, c’est ça.

Que vous manque-t-il pour être rappelé dans un groupe élargi avec les Bleus ?

Je dois continuer à travailler et être performant avec Toulon. Aujourd’hui, il y a des joueurs à mon poste qui sont plus performant­s que moi. Je n’ai pas été appelé du tout pour le Tournoi car je ne suis pas au niveau. Il faut que je sois plus constant en club.

‘‘ Plus jeune, je tapais au pied à l’entraîneme­nt pour m’amuser mais en match, je prenais plus de plaisir à jouer mes duels.”

 ??  ??
 ??  ?? L’arrière a conscience qu’il doit avoir davantage d’alternance dans son jeu.
L’arrière a conscience qu’il doit avoir davantage d’alternance dans son jeu.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France