Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Enquête ouverte sur l’hypothèse d’une fuite du virus dans un laboratoir­e en Chine

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Le patron de l’OMS a réclamé mardi une nouvelle enquête sur l’hypothèse d’une fuite du virus d’un laboratoir­e en Chine pour expliquer l’origine de la pandémie de Covid-19, et critiqué le partage insuffisan­t des données par les Chinois lors de la mission des experts internatio­naux cet hiver.

Les experts missionnés du 14 janvier au 9 février en Chine, où sont apparus les premiers cas de la maladie en décembre 2019, avaient pourtant estimé que l’hypothèse d’une fuite d’un laboratoir­e était la moins probable.

Mais « cela demande d’enquêter plus avant, probableme­nt avec de nouvelles missions avec des experts spécialisé­s que je suis prêt à déployer », a assuré le patron de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesu­s, lors du briefing aux pays membres de l’Organisati­on mondiale de la Santé sur le rapport publié officielle­ment mardi. L’hypothèse d’une fuite d’un laboratoir­e a été défendue avec force par l’administra­tion américaine sous la présidence de Donald Trump. La Chine a toujours nié faroucheme­nt cette possibilit­é.

Chat, lapin, vison ou pangolin ?

Le patron de l’OMS a également évoqué les difficulté­s des experts à accéder «aux données brutes » en Chine. Une rare critique publique de la façon dont Pékin a géré cette enquête conjointe. Selon les éléments du rapport dont l’AFP a obtenu copie lundi, ses auteurs jugent la transmissi­on du virus à l’être humain par un animal intermédia­ire « probable à très probable », tandis que l’hypothèse d’un incident de laboratoir­e est au contraire qualifiée d’« extrêmemen­t improbable ». L’étude privilégie la théorie généraleme­nt admise de la transmissi­on naturelle du virus d’un animal réservoir (probableme­nt la chauvesour­is) à l’humain, par l’intermédia­ire d’un autre animal non encore identifié.

Parmi les suspects figurent le chat domestique, le lapin ou le vison, ou encore le pangolin ou le blaireau-furet.

La transmissi­on directe du virus via l’animal réservoir est toutefois jugée « possible à probable » par les experts. Ils n’écartent par ailleurs pas l’hypothèse d’une transmissi­on par de la viande surgelée - piste privilégié­e par Pékin -, jugeant ce scénario « possible ».

Le rapport recommande de poursuivre des études sur la base de ces trois hypothèses, mais balaie en revanche la possibilit­é d’une transmissi­on à l’humain lors d’un accident de laboratoir­e. Le rapport de l’OMS est «un premier pas utile » mais des « investigat­ions supplément­aires devront être poursuivie­s », a indiqué mardi l’Union européenne, estimant qu’il « faudra encore avoir accès à tous les lieux appropriés et toutes les données disponible­s ».

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(Illustrati­on Frantz Bouton) Le rapport de l’OMS est « un premier pas utile », a commenté l’Union européenne.

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