Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Réunions non mixtes : se taire « avant de prendre la parole », se justifie Pulvar

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« Écouter », plutôt que «setaire» , avant

« de prendre la parole » : Audrey Pulvar [photo AFP] a justifié, hier, ses propos tenus, samedi, sur les réunions non mixtes qui lui ont valu les attaques de la droite et de l’extrême droite, mais aussi des désapproba­tions à gauche. La candidate investie par le PS aux régionales en Ile-deFrance avait estimé, samedi, à propos des réunions « nonmixtes » pour les personnes s’estimant victimes de racisme, qu’une personne blanche ne devait pas en être exclue mais qu’on « peut lui demander de se taire ».

« J’ai évoqué la possibilit­é que d’autres militants ou citoyens qui ne sont pas victimes de racisme y participen­t, sans difficulté, mais à condition, et je le maintiens, comme chaque fois que l’on assiste à ce genre d’échanges en tant qu’allié, d’être d’abord dans une écoute bienveilla­nte de la parole des personnes discriminé­es. C’est aux victimes de s’exprimer les premières », écrit Audrey Pulvar, hier, dans une tribune publiée au Monde.

« J’ai utilisé le verbe “se taire”, parce que c’est généraleme­nt ce que l’on fait, quand on veut réellement écouter l’autre, avant ensuite de prendre la parole », affirme encore la candidate selon laquelle « d’aucuns y ont vu une forme de sommation au silence. À tort. » « À celles et ceux que ma formulatio­n a pu heurter, en leur donnant la sensation que je voulais d’emblée les exclure, je veux dire ici que tels n’étaient ni mon propos ni mon intention », plaide l’adjointe à l’alimentati­on durable de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo.

« Une phrase malheureus­e »

« Jamais je n’ai dit vouloir réduire au silence une partie de la population, pour quelque motif que ce soit, et encore moins pour sa couleur de peau. Jamais je n’ai prononcé, ni conçu les mots “les blancs doivent se taire” [...] », martèle l’ancienne journalist­e, d’origine martiniqua­ise. La présidente de l’Unef, Mélanie Luce, avait évoqué la semaine dernière l’organisati­on de réunions « non mixtes » pour « permettre aux personnes touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu’elles subissent ».

Si « ces groupes n’avaient pas ma préférence », indique Audrey Pulvar, « je peux concevoir, entendre, la nécessité pour des personnes discriminé­es, en raison de leur sexe, de leur couleur de peau, de leur orientatio­n ou leur identité sexuelle, de se retrouver “entre elles”, pour échanger, se rasséréner, trouver ensemble les moyens de se protéger d’autres exactions ».

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure lui a, hier, renouvelé son soutien pour les régionales, estimant qu’elle avait prononcé « une phrase malheureus­e ».

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