Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Recherche dose désespérément
D’allure sportive dans son sweatshirt blanc, l’homme n’entre visiblement pas dans la tranche d’âge pour l’heure éligible à la vaccination contre la Covid-19. Et effectivement, à 44 ans, sans comorbidité aucune, Christophe est bien trop jeune. Comme de nombreux Varois, il est quand même venu tenter sa chance au centre de vaccination installé au Zénith de Toulon. « J’ai entendu dire que le soir, à la fin de la journée, des doses restantes étaient parfois administrées aux personnes présentes sans rendez-vous. Alors je suis venu au hasard ».
« Jusqu’à ce que je sois vacciné »
Pour sa première tentative, Christophe n’a pas eu de chance. « On m’a dit que ce n’était pas possible aujourd’hui à cause d’un problème informatique (1). Mais comme je rentre régulièrement d’Antibes en train, je repasserai ». De son propre aveu, Christophe n’est pourtant pas un inconditionnel des vaccins. Pourquoi une telle obstination alors ? « De par mon travail – je suis responsable d’une piscine – je croise énormément de monde. Le vaccin est la seule solution pour se protéger et protéger les autres. Et puis étant marié à une Américaine, je vais très régulièrement aux ÉtatsUnis. Je ne compte plus les tests PCR effectués. Alors, si le vaccin peut me simplifier la vie ».
Assis à l’intérieur de la salle de spectacle toulonnaise, Christian espère avoir plus de chance. En attendant l’hypothétique dose, il lit une bande dessinée sur sa tablette. À 59 ans, lui aussi est un poil « tendre ». Mais il croit tenir le bon bout. « Je suis déjà venu vendredi dernier. Visiblement un peu trop tard. On m’a conseillé de revenir aujourd’hui vers 15 h 30, alors je suis là. A priori, il y aurait six doses en plus. Ça devrait être bon. Si ce n’est pas le cas, je reviendrai tous les jours jusqu’à ce que je sois vacciné », affirme l’intéressé, calmement. Et peu importe le fabricant. « Si on veut pouvoir retrouver une vie normale, il faut avant tout être vacciné. Je préférerais un vaccin à ARN messager parce qu’il protège mieux. Mais j’accepterais aussi l’AstraZeneca. Je n’ai pas peur de la thrombose ».
Thomas ne peut plus attendre
Sur une chaise voisine, Carole Gacher, résidente d’Ollioules, attend elle aussi. Avec son fils Thomas. « C’est surtout pour lui que je suis là. Handicapé, il ne faut surtout pas qu’il attrape la Covid. Il a une ordonnance pour le 27 avril prochain mais depuis que ma fille, âgée de 34 ans à peine et sans comorbidité, a été admise en réanimation, j’ai trop peur. Il faut qu’on aille plus vite », lâche la maman qui, en tant qu’aidante, espère également se faire vacciner.
C’est aussi le cas du Tourvain Rémy Bigot. Même si le stress n’est pas comparable. « J’accompagne mon épouse Marie qui, elle, a son rendez-vous. Étant un peu plus jeune, je dois en principe attendre le 15 avril pour obtenir un rendezvous. En venant ici aujourd’hui, certes je n’ai pas pu bénéficier immédiatement d’une dose, mais j’ai déjà mon créneau pour jeudi prochain. Et en plus, j’ai la certitude d’avoir le vaccin Pfizer. Si on m’avait proposé l’AstraZeneca, j’aurais refusé ».
1. Selon l’une des personnes en charge du centre de vaccination du Zénith, un bug informatique à l’échelle nationale a quelque peu compliqué la vaccination hier.