Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ce qu’en disent les professionnels de santé
Avec le lancement de la campagne de vaccination contre la Covid-19, des effets secondaires étaient attendus. L’agence nationale de sécurité du médicament et des produits sanitaires est chargée de les répertorier et de les surveiller. Dans son dernier rapport, publié le 2 avril, elle établit que « 7 439 cas d’effets indésirables ont été analysés » par les centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). « La grande majorité de ces cas concerne des syndromes pseudo-grippaux, souvent de forte intensité (fièvre élevée, courbatures, céphalées). »
« Sans critère de gravité »
Ce que confirme Fanny Rocher, pharmacien praticien hospitalier du CRPV de Nice dont la mission est de répondre aux demandes des patients, gérer les effets indésirables et alimenter la base de données nationale. « Plus de la moitié des patients nous rapportent des symptômes grippaux. Des cas de zona ont aussi été identifiés après la vaccination. Mais il y a toujours des pics au printemps. »
Et d’ajouter : « C’est une réactivation virale, sans critère de gravité. C’est désagréable, mais ce n’est pas contre-indiqué dans la poursuite de la vaccination. »
La pharmacienne va plus loin. « Le vaccin est très efficace sur les formes sévères de Covid. Et, a priori ,ilestefficace sur le variant anglais. Le rapport bénéfice-risque reste favorable pour les trois vaccins. D’ailleurs, les effets secondaires de type état grippal sont plutôt positifs. Ça veut dire que l’organisme répond bien à la vaccination. »
Des thromboses ?
Des problèmes sanguins rares mais graves ont été observés chez certains vaccinés à l’AstraZeneca. En France, trois nouveaux cas de thrombose ont été répertoriés entre le 19 et le 25 mars, rapporte l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Soit « douze cas, dont quatre décès au total » depuis le début de la vaccination. La famille d’une des victimes, une femme de 38 ans, a d’ailleurs déposé plainte contre X auprès du parquet de Toulouse, vendredi, pour
« obtenir une enquête ». Pour l’ANSM, ce ne sont pas de banales thromboses (formation de caillots sanguins), mais un phénomène
« très atypique ».
« Aucun lien de causalité n’est prouvé, mais il est possible et des analyses sont en cours », a affirmé l’agence européenne du médicament.
Toutefois, l’ANSM recommande aux personnes ayant reçu ce vaccin de consulter immédiatement un médecin en cas de symptômes persistants au-delà de 3 jours, tels qu’un « essoufflement, une douleur thoracique, un gonflement des jambes, une douleur abdominale, des maux de tête sévères, une vision floue ou des ecchymoses à distance du site d’injection »