Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
À Toulon, la clinique St-Jean sur le front avec lits de réa
L’établissement toulonnais ne dispose habituellement pas de lits de réanimation. La clinique Saint-Jean en avait déjà ouvert deux lors de la première vague, douze aujourd’hui.
Àchaque nouvelle vague, sa nouvelle organisation : à Toulon, la clinique SaintJean dispose désormais de (1)
douze lits de réanimation pour accueillir les patients atteints de formes graves de la Covid-19.
« En mars dernier, sur injonction de l’ARS, nous avons déprogrammé massivement et transformé notre service de soins continus pour ouvrir deux lits de réanimation », témoigne le Dr David Ottombre, médecin anesthésiste réanimateur et président de la commission médicale d’établissement.
Finalement, ces deux lits n’ont été occupés que de façon épisodique. Mais l’arrêt complet de l’activité a permis à des anesthésistes réanimateurs de St-Jean et de SainteMarguerite à Hyères d’aller prêter main-forte à leurs collègues de l’hôpital public. « Nous avons signé des contrats de praticiens hospitaliers et durant quelques mois, nous avons assuré des vacations de 24 heures en renfort dans le service de réanimation de l’hôpital Sainte Musse, raconte le Dr Ottombre, tandis que des collègues de la clinique Saint-Roch sont partis en île de France ou dans le Grand Est. »
Contexte différent aujourd’hui
Aujourd’hui le contexte a changé : les patients sont bien plus nombreux, l’activité opératoire n’est pas totalement à l’arrêt et surtout, de deux lits de réanimation occupés ponctuellement, la clinique Saint-Jean est d’abord passée à six, puis à douze lits occupés en permanence. « Avec le passage en Plan blanc niveau 5 renforcé, nous avons à nouveau diminué notre activité de façon drastique, de 50 % environ, mais nous avons maintenu les 16 lits de soins continus dont nous disposons habituellement pour assurer les interventions qui ne peuvent pas être différées. »
Comme ailleurs, le nerf de la guerre, ce n’est pas seulement le matériel, c’est aussi le personnel. « La direction joue le jeu et a décidé la fermeture de deux des cliniques du groupe, celle de la Ciotat et Saint-Roch à Toulon, pour réorienter les personnels de façon à accueillir le surcroît d’activité lié à la Covid »,
En plus des lits de réanimation à St-Jean, le groupe accueille aussi des patients Covid dans des services de médecins, à Saint-Jean et à Sainte-Marguerite à Hyères. explique le Dr Ottombre.
Un lien privilégié avec l’hôpital public
« On n’a pas eu besoin de l’ARS pour nous organiser ainsi et collaborer avec nos collègues du public, explique le président de la CME. Ici, les médecins réanimateurs se connaissent mieux que dans les grands centres comme Nice ou Marseille. Quand le Dr Durant-Gaslin a développé la réanimation à Toulon, d’abord à l’hôpital Font Pré puis à Sainte Musse, il en a fait une machine de guerre digne d’un CHU et beaucoup d’internes sont venus de Marseille. Cela a créé des liens privilégiés qui facilitent aujourd’hui les échanges et la collaboration. » « D’ailleurs, poursuit-il, nous sommes en lien quotidien ou presque avec le Dr Laurent Ducros, le chef du pôle réanimation de Ste Musse. Il reste disponible H24 pour des avis et nous sommes dispos H24 pour accueillir les patients qui nous sont adressés. Nous avons le même type d’échanges avec l’hôpital Sainte-Anne ou avec nos collègues de la polyclinique des Fleurs. » 1. L’Hôpital privé Toulon-Hyères Sainte-Marguerite comprend les cliniques de la Ciotat, Saint-Jean et Saint-Roch à Toulon, Sainte-Marguerite à Hyères.