Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Toiles et sculptures à découvrir à distance
Visible en vrai, mais juste deux petits jours avant le retour du confinement, la nouvelle exposition proposée par l’association des Caboch’arts dans sa galerie du 9 rue de Trans, est à parcourir désormais uniquement sur les réseaux sociaux (1).
Cela ne gâche en rien le plaisir de la découverte des oeuvres peintes de Sophie Camatte et d’Eddie Copin qui fait également dans la sculpture, cuite façon raku, C’est leur seule différence. Elle et lui ont en commun deux sources d’inspiration, la couleur à tout va. Et l’humain. Comme ces drôles de dames nées de l’imagination galopante de Sophie Camatte. En solo, duo ou plus rarement en groupes, celles-ci ne sont pas là pour prendre la pose. La bouche en coeur et l’air de ne pas y toucher, elles semblent même surprises par l’attention qu’on peut leur porter.
Difficile pourtant de détacher son regard de cette galerie de portraits se fondant dans un décor qui n’a rien d’un faire-valoir. Il participe au contraire pleinement à ce jaillissement de couleurs et de courbes, se donnant de faux-airs d’un fauvisme revisité et maîtrisé par la jeune artiste. Une autodidacte déclarée et élève assidue des ateliers de créations artistiques, animés par Natacha au foyer de vie « Font Clovisse ».
Du sourire aux larmes
A côté, les toiles d’Eddie Copin vous font passer d’une fureur de peindre à l’apaisement, la contemplation. On y rencontre là encore tout un tas de personnages. Parfois solitaires, ils coulent visiblement des jours tranquilles au coeur de paysages traversés de soleil, d’oiseaux et de nuages flottant comme tout le reste, dans un bonheur léger. Faut pas rêver tout de même. Le chaos, l’incertitude guettent. Et peuvent à tout moment noircir le tableau. Alors les sourires se figent et les cris déforment les bouches.
Mais si Eddie Copin nous fait redescendre un court instant sur terre, c’est aussi pour démontrer qu’il sait la travailler. De manière raku plus précisément et pour inventer toute un monde de visages émaillés. Soumis d’abord à une chaleur intense avant de subir un violent choc thermique, ceuxci
ne perdent jamais, malgré les craquelures inhérentes à ce procédé millénaire, de leur bonhomie. De véritables portes-bonheur en somme.
Créant à l’instinct comme Sophie Camatte, le président des Caboch’Arts n’a d’ailleurs qu’un mot d’ordre pour cette expo baptisée : Produit Intérieur Brut, « nous voulons communiquer tout le bonheur que nous avons en nous. Et nous en avons à revendre ! » . Ça se voit. 1. Jusqu’au 29 avril sur Facebook et Instagram.