Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
L’état renforce la surveillance
Elles sont au nombre de sept les mesures que vient d’entériner le ministère de la Mer pour lutter contre les captures accidentelles de petits cétacés en Atlantique. Une batterie de décisions rendues nécessaires – même si elles restent insuffisantes aux yeux des scientifiques et des ONG – du fait de l’inquiétante recrudescence des cas recensés le long de la façade ouest de la France.
Ces mesures ne concernent pas la Méditerranée où la situation est éminemment moins préoccupante, mais elles témoignent de l’intérêt manifesté par l’État pour un problème qui ne cesse de s’amplifier depuis plusieurs années. Pour Annick Girardin, nommée en juillet dernier, il fallait donc agir. Voici la liste des mesures détaillées :
Rendre obligatoire les déclarations de l’ensemble des captures accidentelles. Cela existait déjà depuis l’an dernier, mais une cinquantaine de cas seulement avaient été expressément signalés. La formation des pêcheurs et la distribution de guides permettent d’aller plus loin et pour les deux premiers mois de l’année, déclarations ont atterri sur les bureaux de l’administration.
Relever les échouages et publier les données. « L’enjeu, commente le ministère, c’est la
transparence et la confiance. » Toutes les données font l’objet d’un bulletin d’information en ligne tous les jours.
Équiper tous les chalutiers en interaction avec les cétacés de dispositifs répulsifs (Pingers). À ce jour, navires en sont dotés et projets scientifiques sont menés pour développer de nouvelles technologies de dissuasion.
Mettre en place des programmes d’observation aérienne. La campagne a débuté le janvier pour un coût de euros (trois mois de survol). « Les données collectées, dit le ministère, sont essentielles pour les scientifiques impliqués dans la démarche. »
Tester l’embarquement de caméras à bord sur les fileyeurs [Ndlr, navires de pêche qui déposent les filets et viennent les relever ultérieurement] pour mieux comprendre les raisons des captures accidentelles. Vingt d’entre eux seront équipés pour un budget de , M€.
Accomplir un projet international avec l’Espagne et le Portugal. Il s’agit, depuis le mois de mars, de partager les travaux scientifiques et les innovations entre les trois pays.
Mener une campagne d’observation à bord des chalutiers et fileyeurs. Objectif : observateurs volontaires embarqués pendant jours de mer pour un coût de , M€.
Rien de révolutionnaire dans tout cela en somme, si ce n’est le renforcement d’un dispositif déjà existant.
De quoi laisser des regrets chez tous ceux qui espéraient que l’on s’attaque un peu plus à l’une des causes identifiées du problème : la surpêche !