Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Défendre vos droits, c’est leur devoir P-
Qui n’a jamais vécu la terrible expérience de mener un combat à la David contre Goliath ? Face à un mur tout puissant, le Défenseur des droits est un recours rapide et efficace.
On a tous vécu ce mauvais scénario dans lequel on est victime d’une injustice qu’on est seul à voir. Personne ne cherche à comprendre. On est promené de plateformes téléphoniques enracinées à l’autre bout du monde, en sites Internet dont on se demande si le créateur de l’interface de chat n’est pas le même que celui qui fait l’emballage des Polly-Pockets.
Dans ces situations inextricables qui conduisent parfois d’honnêtes citoyens à la dépression, voire au suicide, le Défenseur des droits fait figure de recours miracle. Cette autorité indépendante créée par la loi organique du 29 mars 2011 a pour mission de défendre et promouvoir les droits des citoyens, des enfants, des lanceurs d’alerte. Ses services sont gratuits.
« On constate une forte dégradation des prises en considération de l’individu face au service public » regrettait Yolande Eskenazi, cheffe du pôle régional Paca-Corse, lors de sa dernière réunion avec la délégation varoise. « Le phénomène est apparu avec la dématérialisation. L’accueil physique a été remplacé par des plateformes. Les gens qui répondent ne sont pas formés. Cela conduit à des situations de non-respect du droit, de discrimination. La saisie en ligne, c’est très bien. Mais il y a toute une catégorie de citoyens qui est démunie face au numérique. »
Un dialogue de sourds entre une administration et un usager, la mauvaise volonté d’un agent, la méconnaissance, peuvent avoir de dramatiques conséquences. On en vient à des situations ubuesques que les délégués de la Défenseure des droits débrouillent souvent d’un simple coup de fil. Le département du Var est doté d’un délégué référent à la déontologie, qui bénéficie de correspondants privilégiés dans les services de police et de gendarmerie. Les manquements à la déontologie des professionnels de la sécurité sont souvent traités au niveau national, mobilisant les pouvoirs d’enquête de la Défenseure des droits. Le référent du Var peut cependant intervenir localement dans des situations de « refus de dépôt de plainte » ou de « propos déplacés ». En 2020, les 8 délégués du Var ont traité près de 1 800 cas, dont 82 % ont été réglés à l’amiable. Seulement 2 % des réclamations varoises ont dû être transmises aux services centraux à Paris pour instruction. La très grande majorité concerne des dysfonctionnements de services publics et, de plus en plus, des situations de discrimination, notamment dans l’emploi, particulièrement en lien avec le handicap, puis l’état de santé et l’origine. Les droits des enfants restent également méconnus et insuffisamment respectés.