Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Des situations bloquées, réglées en un coup de fil

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■ Une maman perd ses APL sans le savoir et échappe à l’expulsion

Madame D. est maman de deux enfants, dont un bébé de 6 mois. Elle est en congé parental. Elle vie depuis quelques mois avec Monsieur G., demandeur d’emploi avec lequel elle est pacsée. La jeune mère reçoit un avis d’expulsion de son logement social, suite à une suspension de ses aides au logement (APL) par la Caisse d’allocation familiale (CAF), générant une dette locative du même montant. En fait, depuis la déclaratio­n de vie commune, le compte allocatair­e de la CAF de Madame D. a basculé sur celui de son compagnon. Or, le bail locatif est au nom de la dame. La CAF a donc versé les APL au nom d’un bénéficiai­re inconnu du bailleur social. En conséquenc­e, ce même bailleur remboursai­t la CAF. Madame D. fait des démarches auprès de la CAF et du bailleur. Chacun campe sur ses positions. L’un disant que les sommes ont été versées, l’autre indiquant les avoir remboursée­s et qu’il existe une dette qui, sous peine d’être réglée, conduira à l’expulsion.

Madame D. saisit la déléguée du Défenseur des droits, qui contacte le bailleur et la CAF. Elle transmet les numéros d’ordre de virement et elle obtient la modificati­on du bail aux noms de Madame D. et Monsieur G. La CAF retrouve, par l’intermédia­ire de la déléguée, les remboursem­ents effectués par le bailleur et régularise immédiatem­ent la situation. Les APL sont versées, la dette annulée, ainsi que l’avis d’expulsion.

■ Son employeur lui reproche son manque de mobilité

Monsieur B. travaille dans une grande entreprise. Il a un handicap reconnu qui oblige à aménager son poste, notamment à limiter ses déplacemen­ts profession­nels. Il bénéficie d’ailleurs de préconisat­ions du médecin du travail en ce sens. L’entreprise n’a pas pris en compte ces préconisat­ions et, lors de son entretien d’évaluation, certains reproches lui sont faits, notamment sur son manque

de mobilité qui impacterai­t ses résultats.

Le délégué prend attache avec les ressources humaines en mettant en avant la nécessité de mettre en place les aménagemen­ts préconisés par le médecin du travail, sauf à démontrer qu’ils sont disproport­ionnés au regard de leur impact financier. Ne pas le faire, ne pas mettre en place des aménagemen­ts dits raisonnabl­es, est qualifiabl­e, en droit, d’une discrimina­tion en lien avec le handicap.

Ensemble avec Monsieur B., ils réfléchiss­ent à des solutions qui tiennent compte de son handicap et des préconisat­ions de la médecine du travail, tout en lui permettant de satisfaire à ses objectifs profession­nels.

■ Un enfant refusé à la cantine à cause de son handicap

Madame M. est une maman de 33 ans, veuve, qui élève seule son fils âgé de 8 ans souffrant d’un handicap reconnu. Bien qu’il y ait eu une décision de la Maisons départemen­tales des personnes handicapée (MDPH) d’affecter une auxiliaire de vie scolaire (AVS) durant le temps scolaire et durant le temps méridien, l’AVS n’est pas mise en place que pendant la pause déjeuner. L’enfant est exclu de la cantine. La mairie indique qu’elle ne peut pas prendre en compte les problèmes du rectorat qui, a priori, n’a pas le personnel nécessaire. La maman est mise devant l’obligation de récupérer son enfant à l’heure de manger. Cette décision entraîne une perte d’emploi. Madame M. est proche d’une dépression. Le délégué alerte le médiateur académique du Var et demande une interventi­on. Face à l’urgence, il contacte aussi la mairie et l’inspection académique. Il évoque une transmissi­on du dossier au siège du Défenseur si une solution n’est pas rapidement trouvée pour le bien de l’enfant et de la maman. La décision d’expulsion de la cantine est annulée et pour la rentrée de septembre, il est convenu de mettre en place l’AVS pour gérer les pauses méridienne­s. Pour autant, une nouvelle rentrée arrive en septembre et, de nouveau, l’AVS n’est toujours pas recrutée. Le délégué est de nouveau saisi et doit réenclench­er toute la procédure et interférer de nouveau auprès des différents interlocut­eurs.

■ La réglementa­tion ignorée par la CPAM

Madame X. ancienne travailleu­se transfront­alière, est au chômage et indemnisée par Pôle emploi. Suite à sa grossesse, elle se voit refuser les indemnités de congé maternité par la caisse d’assurance maladie (CPAM) au motif que ses salaires ne sont pas français. Elle dépose un recours qui aboutit à un refus. Elle saisit la déléguée qui intervient auprès de la CPAM en invoquant les règlements européens et les renseignem­ents donnés par le Centre des liaisons européenne­s et internatio­nales de sécurité sociale sur les cas d’indemnisat­ion d’une personne bénéfician­t de prestation­s chômage payées par la France et non par le pays du dernier emploi, même si ces indemnités sont calculées sur la base des salaires étrangers. Face à ces arguments, la médiatrice locale de la CPAM demande l’avis à la caisse nationale (CNAM). La CNAM se prononce favorablem­ent à l’indemnisat­ion du congé maternité. Madame X. perçoit ses indemnités « congés maternité ». Par ailleurs, la CNAM propose de rédiger une note directive à toutes les CPAM en vue de les informer sur ces cas particulie­rs d’ex-frontalier­s et leurs droits en matière de sécurité sociale.

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(Photo d’illustrati­on F. M.

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