Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Soupçons de radicalisa­tion : l’enquête se dégonfle à Toulon

- E. M.

L’enquête avait démarré en janvier 2015 dans le contexte des attentats terroriste­s visant la rédaction de Charlie Hebdo, des policiers et l’Hyper Cacher à Paris et en Ile-deFrance.

À l’époque une plainte avait été déposée pour des violences avec menace d’une arme au Beausset. Le mis en cause avait détruit du matériel informatiq­ue à coups de marteau. « Il était arrivé comme un fou [au domicile de la victime]. »Un contentieu­x au sein d’un groupe d’ami était à l’origine des faits. Mais une connaissan­ce avait esquissé le portrait d’un individu « de plus en plus extrémiste ».

Il n’en fallait pas plus pour mettre en branle tout l’appareil judiciaire : quarante-huit heures de garde à vue, défèrement au tribunal de grande instance de Toulon et ouverture d’une informatio­n judiciaire.

Une dépression sévère

Le matériel informatiq­ue du suspect, présenté comme un « geek », avait été saisi afin d’en sonder tous les secrets. « Toute la question était de savoir si ce Monsieur était un potentiel terroriste », résume une magistrate, six ans plus tard, à l’audience du tribunal correction­nel de Toulon.

« Psychologi­quement, ça a été très dur pour lui d’être soupçonné de dérive terroriste, plaide son avocate Me Cécile Lagier. Il a fait l’objet d’un licencieme­nt, il a déménagé chez ses parents après les faits et a été suivi par un psychiatre de 2015 à 2018 pour une dépression sévère .» Le prévenu a fini par reprendre ses études dans son domaine de prédilecti­on et est aujourd’hui titulaire d’un contrat à durée indétermin­é – 3 200 euros bruts par mois – dans une société qui l’emploie comme analyste-développeu­r. Domicilié en Moselle, il était absent à son procès – il est marié et père d’une petite fille, a justifié son avocate.

« Tout ça a accouché d’une souris, je constate que sa situation est stable », a convenu le ministère public à l’audience.

L’informatic­ien a été condamné à 800 euros pour les coups de marteau, et à une interdicti­on de détenir une arme pendant cinq ans. «Il ne fera pas appel », a garanti Me Lagier.

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