Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Estrosi et Bayrou pour un report des régionales
Ils plaident tous les deux pour un report après l’été 2021. L’opposition est vent debout, la majorité divisée.
Les élections régionales et départementales doivent être reportées, pourquoi pas en septembre, a plaidé le maire LR de Nice Christian Estrosi dans Le Journal du Dimanche - confirmant des propos publiés samedi par Nice-Matin -àcontre-courant de sa famille politique. Estimant que «la seule campagne qui doit prévaloir, c’est la campagne vaccinale ».
« Ces élections ne pourront se tenir que lorsque la majorité des Français sera vaccinée », a insisté l’élu niçois. « Notre démocratie ne sera pas confinée si nous avons la garantie que ces élections se tiendront en 2021, quand la situation s’améliorera, dès septembre », estime-t-il.
« La manoeuvre est grossière »
L’élu azuréen affirme « porter la voix de nombreux maires, surtout de petites villes » : « Tenir cette position c’est aussi écouter les Français qui ne veulent pas entendre parler de campagne électorale. » Même son de cloche du côté du MoDem : dans une lettre adressée au Premier ministre, François Bayrou explique avoir consulté députés, sénateurs, parlementaires européens et maires MoDem. De ces échanges, « il ressort que l’immense majorité » des interrogés «se prononcent pour un report au-delà de l’été 2021 ».
La classe politique française se divise sur la question des régionales et des départementales, pour l’instant prévues les 13 et 20 juin. Alors que la plupart des groupes politiques sont pour le maintien du scrutin, le gouvernement, qui privilégiait jusqu’à présent cette option, a demandé vendredi à tous les maires de se prononcer d’ici à lundi midi sur la question. L’opposition dénonce une manipulation : « La manoeuvre est grossière », a tweeté la sénatrice communiste Cécile Cukierman, pour qui « la démocratie locale et la santé des Français méritent mieux qu’un simulacre de consultation ». « On est une fois de plus dans une manipulation du gouvernement pour reporter les élections. Tous les coups sont permis », a assuré samedi Christian Jacob, le président des Républicains.
Report en octobre ?
Au sein même de la majorité présidentielle, le président (LREM) de l’Assemblée nationale Richard Ferrand s’est prononcé en faveur d’un report à octobre, une position inverse à celle de son parti.